"Where are we going", l'expo qu'on peut déjà oublier
Bonne nouvelle, Boulogne n’y a pas perdu grand chose…
Le Palazzo Grassi est un superbe batiment, entièrement rénové pour l’occasion, semble-t-il. Un tapage publicitaire important est fait autour de cette expo, à laquelle on accère, bien entendu, par Vaporetto, arrêt S.Samuele.
Premier constat: le nombre de gardes et de surveillants, élégamment vêtus de noir à la James Bond. Ayant visité la veille la collection Peggy Guggenheim, où les surveillantes savent se montrerdiscrètes, le contraste n’en est que plus saisissant.
L’expo débute avec une oeuvre censée choquer: Him, par Maurizio Cattelan. Le petit bonhomme agenouillé, c’est bien lui, c’est Hitler. La couleur est anoncée, cela sera du "choquant".
Pourtant, c’est surtout l’ennui qui se dégage de cette collection. Un ennui provoqué par l’amoncellement d’oeuvres sans grand intérêt, depuis les boîtes de métal de Donald Jude aux vitrines de médicaments de Damien Hirst ou aux gribouillages infantiles de Cy Twombly.
Tout n’est cependant pas à jeter. J’ai particulièrement remarqué:
- Les sculptures de Jeff Koons, aussi bien le superbe chien rose qui garde le Palais Grassi sur les rives du grand canal, que le magnifique coeur ou le bonbon bleu, visibles dans les salles du batiment
- Le Pink Curtain de Mike Kelley est également assez surprenant
- Quelques oeuvres de Bernard Frize vallent le coup d’oeil
Au final, l’exposition dégage une impression de surévaluation extrême. On se demande si au final, on n’aurait pas mieux fait d’arpenter une heure ou deux de plus les canaux de la cité des Doges…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec