Vulnérabilité génétique aux addictions – Nicolas Ramoz – #afirne
Nicolas Ramoz, directeur de recherche à l’INSERM.
La génétique est un des éléments pour comprendre les addictions. L’addiction est un champ vaste, avec diverses substances, diverses pathologies. Le but est de développer des traitements, préventifs ou curatifs.
La base de la génétique, c’est l’ADN, 3 milliards de nucléotides (4 molécules possibles). Un gène, c’est 50 000 nucléotides.
Les études épidémiologiques s’appuient sur des comparaisons de vrais / faux jumeaux, adoptions, agrégation familiale, familles recomposées.
Pourquoi étudier les facteurs génétiques? Pour identifier des gènes qui prédisposeraient à l’addiction, comme pour d’autres maladies psychiatriques, comme l’autisme ou l’anorexie mentale.
Il y a deux méthodes: génétique classique, ou génétique inversée, selon qu’on sait ou non quels sont les gènes impliqués. On étudie des individus vs. des sujets contrôles, ou à travers des familles qui comportent des patients et des sujets sains.
Les marqueurs génétiques les plus utilisés sont appelés les SNP. Ils sont très simples à étudier. Des puces à ADN permettent d’étudier 1 million de marqueurs chez un individu en une fois/
Les addictions, un problème de santé publique (données OMS):
- 2 Mds de consommateurs de tabac, 1,3 Mds de tabac, 2e cause de mortalité dans le monde
- 5 m de décès pour par le tabac
- 2,5m de décès liés à l’alcool
La place des facteurs génétiques peut être étudiée à différents niveaux. La grande voie biologique est le centre de la récompense. L’alcool, la nicotine, activent cette voie de la récompense. Il y a de nombreux gènes impliqué dans les addictions: dopamine, sérotonine, opioides, MAO, NMDA, GABA
Ex: lorsqu’un fumeur fume, il fat entrer plus de nicotine dans on cerveau qu’il n’en produit naturellement (on en produit tous dans le cerveau), activant la voie de la récompense. Il y a des variants génétiques qui permettent une métabolisation lente ou rapide de la génétique: si on métabolise lentement, on est protégé par le tabagisme!
Autre exemple, l’anorexie mentale, qui est une sorte d’addiction au jeun (comportement addictif vs. addiction à une substance). Il existe deux formes d’anorexies: restrictive (on ne s’alimente pas du tout), ou mixte (boulimie puis purge). C’est un trouble du comportement alimentaire, avec une implication neuro-cérébrale. Il y a des gènes impliqués dans la satiété, la récompense. On a constaté une identification pour un seul gène (approche statistique).
Conclusion. Les addictions sont des troubles hétérogènes, évolutifs dans le temps, mais réversibles. On peut identifier des gènes de vulnérabilité, qui permettent d’identifier des mécanismes neurobiologiques et des mécanismes physiopatholgiques. On ne peut cependant pas oublier l’environnement, qui intervient dans l’apparition de l’addiction.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
je n'ai pas vraiment compris le rapport entre gène de satiété, récompense et addiction au jeun ! Cela m'intéresse beaucoup ayant été anorexique adolescente et ayant aujourd'hui des enfants. Merci d'avance pour vos explications.