Voilà, voilà, voilà
Si vous ne l’avez pas encore entendue, écoutez cette chanson, interprétée par Barbara Pravi : Voilà, voilà, voilà.
C’est avec cette chanson que Barbara Pravi s’est qualifiée pour représenter la France au concours Eurovision de la chanson. Les lecteurs de ce blog savent combien je suis attaché à cet événement annuel, sur lequel j’ai déjà écrit par le passé.
Il y a quelque chose de magique avec cette chanson. Tout de suite, bien entendu, on pense à Edith Piaf. L’allure, le rythme, la voix tout y est – ou presque – pour faire un bond 70 ans en arrière. Barbari Pravi a indiscutablement du talent, aussi bien quand elle chante, qu’au « repos », avec ses poses et cette petite inclination de la tête qu’elle adopte à chaque fois qu’un membre du jury lui fait un compliment. Elle était, samedi dernier, une classe au-dessus des autres concurrents, et méritait de l’emporter.
Mais voilà.
Est-ce que cela suffira pour gagner le 22 mai prochain ?
Le concours Eurovision de la chanson voit défiler des interprètes et des groupes tous talentueux, certes, mais dont le talent reste intelligible d’un public aussi large que possible. Autrement dit, il faut souvent du rythme, de la danse, un air entraînant, pour s’imposer dans ce concours. Le talent pur ne suffit pas. Une chanson plus proche de rythmes populaires ou du moins compréhensibles sur les dance floor, un peu moins intellectuel et plus flamboyant, aurait sans doute plus de chance de représenter la France avec succès. Un duo comme celui de Pony X, par exemple, aurait sans doute mieux fait l’affaire.
La victoire de Barba Pravi dans le cadre des éliminatoires et de la sélection du représentant de la France, est légitime et indiscutable. Mais elle illustre aussi un fait bien connu des scientifiques : un extremum local n’est pas toujours un extremum global.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec