Visite technologique en Israël: Tel-Aviv University
L’histoire de la hightech en Israël est connecté à ce qu’on appelle ICT (Information Communication Technology). Voici l’exposé de Gadi Arav, qui porte sur une sorte de sérendipité de l’innovation.
On vit dans un monde global, comme le rappelle le livre Globality. Dans ce monde global, Israël est une sorte d’excentricité, sort de la moyenne. Un livre, Startup Nation, en a fait son sujet central. Ce livre a été traduit en chinois.
L’innovation et la combinaison de deux concepts: imagination et discipline. Il s’agit de faire les choses différemment, en recherchant la valeur. La discipline n’est pas le point fort des israéliens, reconnaît-il humblement. C’est la raison pour laquelle il y a peu de très grosses entreprises israéliennes, mais une multitude de petites sociétés très innovantes.
Pour comprendre le contexte de l’innovation en Israël, il faut comprendre le contexte israélien:
- un contexte historique qui mixe histoire longue, économie naissante
- un contexte politique basé sur une démocratie parlementaire, avec un état impliqué significativement
- un système légal indépendant, occidental avec des nuances orientales, et encombré
- une forte culture du business, à la fois juive, méditerranéenne et « Yihye Beseder »
- concernant l’éthique et la responsabilité sociale, ce sont des « sujets émergents »
La notion importante, c’est celle de cluster, à trois niveaux: 1- sociétés et investisseurs, 2- sous-traitants, 3- universités et gouvernements. Le point clé, c’est que tout doit pouvoir se connecter dans limite de « 2h de route ». Pourquoi? Pour limiter les risques.
Puis Gadi Ariav nous explique l’histoire passionnante de l’ICT israélienne. EN 1947, le board de Weizmann (Einstein, Von Neumann, Oppenheimer, Pais) décide de doter Israël de son propre ordinateur. Ils développèrent donc leur propre ordinateur (WEIZAC), ce qui conduisit à développer MAMRAM, puis GOLEM 1 & 2. En 1967, la France décida l’embargo sur la vente d’armes à Israël, qui décida de lancer son propre programme (le Lavi), auquel il dut metttre un terme 5 ans plus tard suite au blocage des crédits américains. Quelques années plus tard, cela conduit à la création du programme Yozma.
Traitement de l’eau de manière à retirer les toxines et les résidus de l’eau
C’est un secteur important, car la maîtrise de l’eau et du recyclage des eaux est un point incontournable pour l’agriculture et l’irrigation. Les innovations menées ici portent sur des procédés d’oxydation. La technologie s’appuie sur la lumière (artificielle ou naturelle) et les radicaux libres (un électron non appairé) qui peut être excité par un photon. Ces processus sont soit naturels, soit artificiels et contrôlés. Le soleil seul ne suffit pas à éliminer la forte quantité de produits toxiques, c’est pourquoi de tels procédés sont développés et constamment améliorés.
L’une des améliorations apportées, c’est de combiner filtrage et photocatalyse en une seule étape, là où il fallait deux étapes auparavant.
Un domaine d’application: les eaux usées sortant des hopitaux, très toxiques, ne sont pas considérées comme des eaux usées d’un point de vue industriel. L’équipe de TAU a développé un système qui est capable de traiter des eaux usées très concentrées en produits toxiques ou en bactéries.
Dans le futur (mais ce ne serait pas encore le cas), le traitement de ces eaux usés sera exigé par les organismes de contrôle de santé.
Point important: un seul système n’est pas capable de traiter toutes les formes d’eaux contaminées. Selon le facteur de contagion, il faut utiliser des produits filtrants différents.
Question économique: qui est responsable du recyclage des eaux, est-ce celui qui les pollue ou celui qui va utiliser les eaux usées?
Deux brevets déposés, un troisième en cours. Pour les transferts de technologie, une structure: Ramot, qui s’occupe de tous les aspects business (financement, dépôts de brevet, création de startup etc.)
Une des pistes de recherche: les gènes des bactéries qui ont été éliminées par un antibiotique, mais dont les gènes continuent de polluer le substrat qui les porte. Ce sont des polluants difficiles à traiter, plus complexes que des bactéries.
Sujet primordial: les morts par pollution bactériologique sont plus fréquentes que les morts par pollution chimique. L’impact sociopolitique est important: en produisant des eaux de meilleure qualité, on peut fournir de l’eau consommable en plus grande quantité.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec