Une leçon d'utilisation des médias sociaux par l'équipe Web d'Obama
Tout le monde sait quel usage efficace des médias sociaux – et particulièrement de Facebook et de Typepad – l’équipe Obama a fait preuve durant la campagne qui l’a mené aux commandes de l’état américain, à l’automne dernier. Cette équipe, aussi performante soit-elle, ne s’est pas endormie sur ses lauriers, et continue de démontrer un réel savoir-faire en matière de communication gouvernementale par le biais du Web 2.0.
J’en veux pour preuve ce petit message sybillin affiché hier sur ma page d’accueil Facebook, tout comme elle le fut pour une frange non négligeable de ses 6 702 560 supporters déclarés à ce jour sur Facebook (*):
La réforme dusystème de santé américain est un enjeu majeur de l’administration Obama. La plupart des analystes observent que ses prédécesseurs ont tous échoués, et que pourtant ce système mérite d’être profondément modifié, pour éviter l’implosion et mettre un terme à cette situation absurde qui ne permet qu’aux classes aisées de se soigner convenablement, et laisse près de 15% de la population sans un accès raisonnable aux soins auxquels ils pourraient prétendre dans d’autres démocraties occidentales.
Rien de mieux, pour mobiliser l’opinion publique et rassembler une majorité de supporters dans les deux chambres du législatif américain, que de faire appel aux relais sociaux. A cet égard, la manière de communiquer de l’équipe Web Obama est remarquable: 2 heures après la publication du message, on compte déjà près de 5000 soutiens (le « j’aime ça » de Facebook) et près de 600 commentaires et cela continue de progresser (+10% pendant la rédaction de cet article). On est tout à fait dans le cadre de la « Démocratie numérique » dont parle Versac dans son dernier livre.
De tels résultats ne viennent évidemment pas tout seul. Il aura fallu du temps pour créer cette communauté de près de 7 millions de supporters, de relais d’information qui dans une démarche de « Word of Mouth Marketing » vont appuyer les efforts du président.
Cela ne suffira peut-être pas, mais Obama et ses équipes auraient tort de s’en passer.
(*) De tels messages ne s’affichent pas sur toutes les pages d’accueil des supporters, mais sur une fraction seulement. Combien représente cette fraction, comment est-elle calculée? Voilà un des mystères de Facebook qui m’intringue depuis pas mal de temps, et conditionne tout à fait le succès de cmapagnes menées sur cet outil.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Je ne sais pas si les Républicains sont moins efficaces que BO en termes d’Internet. Pour une raison inconnue, j’ai été identifié comme anti-Obama (!?), du coup je reçois des mails d’opposants qui se coordonnent pour le lobbying d’élus locaux. Ils ont l’air méchamment remontés et efficaces. Et les leaders sont de petites gens, des mamies, un entraîneur de football d’une petite équipe… des personnes avec qui l’on peut s’identifier. Et ils se font entendre, et ils dorment dans leur voiture en face des permanences des politiques…
Le problème de BO c’est qu’il parle le langage de la raison, et pas celui de l’émotion. En outre, comme le dit Paul Krugman, il manque de leadership.
Je me demande même si sa sophistication web n’est pas un symptôme de sa faiblesse: il croit trop à la machine, pas assez à l’homme.