Une coupe du monde épatante
Si vous avez choisi de boycotter cette Coupe du monde de football au Qatar, c’est votre choix, et on ne peut que le respecter. Mais entre nous, vous êtes en train de passer à côté de quelque chose ! C’est qu’une Coupe du monde de football, d’habitude, c’est comme le salon de l’auto : toute la planète s’y presse pour montrer ses dernières trouvailles, et on finit la plupart du temps sur le stand des allemandes ou des italiennes.
Sauf que cette année, il n’y a pas d’équipe italienne. Et que l’équipe allemande s’est faite sortir en beauté.
Des surprises à la pelle
Des surprises, il y en a toujours, durant de telles compétitions. Des équipes qu’on n’attend pas qui brillent au premier tour, avant de s’éclipser dès qu’on passe en élimination directe. Et des équipes laborieuses pendant les matches de poules, qui s’en tirent très bien dès les 8e de finale, comme l’équipe de France en 2018.
Cette année, les surprises sont venues du côté de l’équipe d’Allemagne, éliminée hier, comme évoqué plus haut, après une défaite contre le Japon lors de son premier match, un match nul attendu contre l’Espagne, et une victoire peu convaincante hier contre le onze du Costa-Rica, qui aurait pu se qualifier à ses dépens.
Mais on a eu d’autres surprises, comme cette qualification de la Pologne qui sort le Mexique, alors que les deux équipes étaient à égalité de points, de matchs gagnés, et de buts marqués et encaissés : il a fallu les départager … au nombre de cartons jaunes reçus. Il fallait voir l’entraîneur polonais demander à ses joueurs de ne pas jouer trop brutalement, et le valeureux Lewandovski s’excuser auprès de Messi après une légère obstruction, pour se prendre un vent de ce dernier…
Et puis il y a la qualification du Maroc, victorieux contre la Belgique, dont l’élimination est aussi une très grosse surprise. Les diables rouges, demi-finalistes en 2018, n’ont pas réussi à renouveler leur exploit. Leur potentiel agressif s’est émoussé au fil du temps. Exit toute une génération de joueurs qui ont écumé les stades d’Europe…
Le football, une affaire de cycles ?
EN football, comme en économie, il faut compter avec les cycles. Quand une équipe nationale brille pendant une certaine période de temps – 10 à 12 ans au maximum – cela motive de jeunes joueurs qui se lanceront et brilleront vingt ans plus tard. La génération de talents français de 1958 a induit celle des Platini et Giresse qui a brillé de 1978 à 1982, qui a produit celle des champions avec Zidane en 1998, impériaux de 1998 à 2006, qui induit celle que nous connaissons aujourd’hui avec Mbappe.
Sauf qu’entre deux périodes glorieuses, c’est souvent des périodes de vaches maigres. L’équipe de France du début des années 70, 90 ou 2010 était peu efficace, et c’est un euphémisme.
Et bien ce que je viens d’évoquer avec l’équipe de France se produit avec d’autres équipes nationales. C’est ainsi, et sauf mutation avec l’apparition d’un joueur talentueux sorti de nulle part, une équipe de moyen niveau ne suscitera pas l’émergence de nouveaux talents.
À une exception près : l’Allemagne.
Pour eux, la période de vache maigre risque de durer encore longtemps.
Les Brésiliens, battus 7 à 1 en 2014, les ont maudits pour plusieurs générations.
Allez, bonne fin de Coupe du monde à tous.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec