Une bouteille à la mer
Les films sur le conflit Israelo-Palestinien sont plutôt rares. Il faut dire que le sujet est difficile à aborder sans risque de parti pris. Une bouteille à la mer y parvient pourtant avec élégance.
L’histoire est simple et originale. Une jeune israélienne d’origine française entretient une relation par email avec un jeune habitant de la bande de Gaza. Ils se sont trouvés par hasard, par le truchement d’une bouteille jetée à la mer par le frère de la jeune fille, soldat pendant l’opération « Plomb durci ». Elle, de Jérusalem, essaie de comprendre qu’est ce qui pousse les jeunes Palestiniens à se transformer en kamikazes, lui, jeune intellectuel égaré dans un territoire aux mains du Hamas, se lance dans l’apprentissage du français, un peu sans trop l’admettre, pour la séduire.
Le film passe de l’un à l’autre de ces deux principaux personnages, décrivant, avec justesse, l’environnement d’une jeune israélienne qui s’interroge, d’un jeune Palestinien qui n’ pas de réponses. Pas de flonflon, pas de happy end, ni de pleurs, le film sonne juste, et permettra à ceux qui en doutent, de découvrir que les Israéliens et les Palestiniens ne sont pas les monstres que l’on décrit quand on se sent lié aux enjeux de ce conflit.
Un grand bravo aux acteurs, au jeu juste, à la limite de la perfection, et au réalisateur qui a eu l’idée de ce film intelligent.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec