Un Euro 2016 décevant
Cela fait déjà une semaine que l’Euro 2016 a commencé, et l’heure du premier bilan a sonné. Pour moi, c’est une assez grande déception. Ces premiers matches sont non seulement décevants, mais parfois même affligeants. Je ne veux pas parler seulement de la piètre prestation de l’équipe de France mercredi soir: les ratés des Bleus, on s’y est habitués depuis 2006. Non, c’est pire que cela, alors que même les grandes équipes semblent avoir raté leur rendez-vous en France…
Disons-le franchement: cet Euro 2016 est particulièrement chiant. Comparé avec le premier tour du Mondial 2014 au brésil, l’Euro 2016 pêche par le faible nombre de buts marqués. On dirait que les attaques sont devenues fébriles, qu’elles manquent de conviction. Combien de fois ai-je constaté la même phase de jeu: une attaque menée au ralenti, qui bute sur une défense en béton, cinq défenseurs aidés de deux ou trois milieux défensifs, qui gèlent toute possibilité de marquer. Des passes vers des ailiers impuissants, qui balancent le même centre mal ajusté, de manière presque désabusée.
Le football moderne est-il entré en récession? Les équipes européennes ont-elles oublié l’art de la contre-attaque, de la supériorité numérique, de la rapidité, de la vista? A ce stade de la compétition, des 24 équipes en lice, seule l’italienne a réussi à me séduire, par des contre-attaques foudroyantes, ciselées avec précision, de véritables coups de poignard dans la défense adverse.
Et parlons-en, de la précision. Ou plutôt du manque de précision? Des tirs dignes d’un rugbyman, mal cadrés, des têtes mal ajustées, des passes dans le vide, des contrôles approximatifs. Comment un footballeur professionnel peut-il se permettre de tels ratés, qui plus est devant des millions de spectateurs? Voir deux équipes s’affronter pendant 90 minutes et ne cadrer qu’une demi-douzaine de tirs, cela relève carrément du mépris vis à vis des spectateurs.
Peut-être est-ce dû aux terrains de jeu. Peut-être que les pelouses de Marseille, de Saint-Denis ou de Lille sont trop petites ou trop grandes. Peut-être qu’il faudrait arrêter d’utiliser nos stades pour autre chose que le football. Peut-être même que l’herbe est trop glissante – c’est vrai qu’il a plu sans interruption sur l’hexagone depuis deux mois… Cela explique peut-être aussi la qualité du championnat français, au passage.
Euro : La pelouse du Vélodrome, «un désastre» lors de France-Albanie https://t.co/Z5wZDpSuya via @lequipe
— permoltsanys (@permoltsanys) 16 juin 2016
Sans parler des petites équipes. Où sont-elles, ces petites équipes? Ces formations venues d’Islande, d’Albanie, ou d’autres pays mineurs du football européen, on avait pris l’habitude de les voir se faire étriller par les grosses cylindrées, avant même les phases finales d’ailleurs. Le passage de 16 à 24 équipes promettait des scores fleuves: promesse on tenue. Désormais, ces équipes résistent, tiennent une mi-temps, deux mi-temps sans prendre plus d’un ou deux buts. Des défenses en béton, formées pour tenir deux heures durant face à des attaques mollassonnes. L’Euro 2016, c’est l’Euro des défenses européennes cadenassées. Pas étonnant qu’on s’emmerde autant…
Il est grand temps que cet Euro passe à la vitesse supérieure. Vivement le 25 juin et les matches à élimination directe…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Rien à ajouter, excellente analyse de ce contre-football!
J'oubliais: pour ta fête Espagnols et Turques vont démentir tout cela.
Exactement