Un coureur tue un puma lors d’un trail dans le Colorado
Qui a dit que la course à pied était un sport paisible? Surtout quand on la pratique en montagne, dans des coins un peu sauvage, comme c’est le cas ici, dans le Colorado. L’information a tourné en boucle sur les réseaux sociaux ces derniers jours, et je remercie David Fayon coureur émérite (de marathons surtout, moins de trail) qui fut l’un des premiers à m’en informer.
Un coureur de trail tue en auto-défense un puma de 36 kg qui l'attaquait (fait divers et non #fakenews) : https://t.co/NK6Novpurq Les commentaires sur Yahoo sont savoureux.
cc @michaeltartar @HerveKabla #running— David Fayon (@davidfayon) 6 février 2019
Il s’agirait donc d’un spécialiste du trail – la pratique de la course à pied connaît plusieurs déclinaisons: sur piste, en ville, ou en environnement plus sauvage – qui a été attaqué par un puma – Mountain Lion en anglais, ça fait déjà plus impressionnant, le terme de couguar ayant, ces derniers temps, une connotation plus péjorative. L’animal, pesant plus de trente kilos, a été étouffé par le coureur, à mains nues.
We've stepped up patrols at Horsetooth Mountain Open Space following yesterday's incident between a mountain lion & visitor. Remember you're recreating in lion habitat when you visit Horsetooth Mountain. Tips if you encounter a lion: https://t.co/x9F6MRQ42c #HTMOS @CPW_NE pic.twitter.com/m3amq0DxLU
— Larimer County DNR (@LCDNR) 5 février 2019
Le lecteur curieux, amateur de courses à pied et de running, aura bien entendu fait le parallèle entre le nom de l’animal, et la célèbre marque de chaussures. Associer un nom de marque à une activité sportive spécifique en accumulant une large quantité d’articles citant les deux, c’est une excellente pratique en termes de référencement naturel. Mais je doute que les responsables de la marque n’aient poussé le cynisme à payer un puma pour se faire occir à mains nues dans les montagnes du Colorado. Exit donc la piste des Asus/Adidas/Nike/Reebok contre Puma.
Il paraît que les attaques de pumas sont rares. Je l’espère bien, même si, selon la presse américaine, il y en a eu quelque dizaines au cours du dernier siècle, dont vingt mortelles. Du coup, on peut se demander si le coureur était juste un coureur pacifique, du genre Kilian Jornet, qu’on n’imagine mal en tueur de félins, ou s’il n’avait pas une passion cachée ou une activité professionnelle plus proche des sports de défense, type Krav Maga. Dans le match homme-puma – tout comme dans le match homme-couguar, d’ailleurs – c’est assez rare que cela tourne à l’avantage de l’homme: avec une vitesse de pointe de 70km/h, un puma a vite fait de vous rattraper, même si votre VO2max est supérieure à 60…
Comment calcule-t-on la VO2max d’un puma?
Cela m’a tout de suite fait penser, bien entendu, à un autre récit de combat homme contre lion: Samson, qui selon la Bible, aurait défait un lion à mains nues. Il faut dire que le bougre était assez costaud, d’après le texte. Privé de coiffeur et de vin depuis sa tendre enfance – on peut comprendre pour le vin, mais pour le coiffeur, c’est audacieux à une époque où les shampooings étaient rares – Samson était doté d’une force surhumaine, et faisait des ravages au sein des philistins. Las, la nature humaine est faible, et comme le savent tous les amateurs de péplum, Samson a cédé aux charmes de Dalila qui, lui ayant coupé sa tignasse, l’affaiblit, ce qui causa sa perte.
Cela m’a également fait penser à un maître des arts martiaux, maître Oyama, dont j’avais acheté la méthode à l’époque où je pratiquais le karaté, au centre ACBB qui enseignait la méthode Kyokushinkai. Masutatsu Oyama était un des grands maîtres de cette école, qu’il a fondée. Capable de couper une pastèque à mains nues, il s’était fait également connaître pour sa capacité à arracher les cornes d’un taureau vivant à mains nues.
Quant au coureur du Colorado, on ne sait pas s’il était un adepte de maître Oyama, ni s’il portait un catogan ou était adepte de la coupe au carré. Comme quoi, on ne nous dit pas tout.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Ce que je retire de cette histoire, c’est que tuer le lion à mains nues est commun, mais que la femme est fatale.