Travailler moins pour … travailler moins
Hier soir au cinéma, alors que nous regardions les publicités diffusées avant le début de la séance mon épouse et moi, nous fûmes stupéfaits par un enchaînement de deux messages subliminaux de la même portée.
De quoi s’agissait-il ?
De deux clips publicitaires, le premier pour Burger King, le second pour Indeed.
Je vous laisse les regarder et vous faire votre idée avant de lire la suite…
Apparemment, il s’agit de deux pubs pour le même public, un public de jeunes adultes – nous nous préparions à voir le dernier Deadpool, ce qui reste cohérent avec ce ciblage. Deux publicités issus d’agences distinctes, Buzzman pour la première, Agence Di pour la seconde. Deux clips axés sur une problématique RH, comme on dit dans le jargon des experts de la comm.
Mais deux pubs qui ont le même effet désastreux : faire l’éloge du « travailler moins ».
Car que signifie la pub pour Burger King ? Que si vous ne vous sentez pas capable d’aller au-delà de vos capacités pour suivre des études de médecine, non pour des raisons intellectuelles mais juste parce que vous ne vous sentez physiquement pas capable, il existe un plan B beaucoup plus simple et qui ne vous demandera pas de faire de gros efforts. Même message chez Indeed, qui pousse notre jeune gars un peu blasé à changer de job pour bénéficier d’horaires plus agréables et de plus de RTT.
Sacré programme, non ? Prises seules, ces publicités ne portent pas à préjudice, elles sont mêmes assez amusantes, et je suis certain que les créatifs qui ont planché dessus se sont bien marrés. Mais juxtaposées, elles donnent le sentiment d’une culture du moindre effort poussée à l’extrême, un peu à l’inverse de ces JO dont on nous dit qu’ils symbolisent des vertus cardinales comme l’effort ou le dépassement de soi.
Travailler moins pour simplement travailler moins, un sacré slogan, non ?
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec