Titanic 2
Le Titanic, tout le monde connaît. Son nom est devenu synonyme de catastrophe de grande ampleur. Disparu dans les eaux de l’Atlantique nord en 1912 avec environ 2300 passagers et membres d’équipage, alors qu’il devait rejoindre New-York, il sombra après avoir heurté un iceberg, une catastrophe qui coûta la vie à près de 1500 personnes. Longtemps son épave fit rêver et fantasmer le grand public, jusqu’à ce qu’on la retrouve dans le milieu des années 80, gisant à près de 4000 mètres de profondeur.
L’histoire aurait pu s’arrêter là.
Mais c’était sans compter sur James Cameron. Le réalisateur de films à succès, parmi lesquels on compte deux Terminator et un superbe film sur un monstre aquatique d’origine extra-terrestre, Abyss, mit en scène cette histoire pour en faire le film à succès dont tout le monde ou presque a entendu parler. Ne serait-ce que pour la chanson interprétée par Céline Dion…
L’histoire aurait pu s’arrêter là, une fois de plus. Qui imaginerait, en effet, une suite à un film catastrophe qui finit mal ?
Et bien aussi surprenant que cela puisse être, la suite verra probablement le jour. Le scénario sera sans doute différent. On y racontera sans doute l’histoire réelle de cette entreprise américaine appelée OceanGate, qui fabrique de petits sous-marins d’exploration en eau profonde, et qui s’est spécialisée dans des visites fort rémunératrices de l’épave du Titanic…
Une histoire assez banale, d’une PME comme une autre, qui proposait de l’aventure, de l’adrénaline, de grands espaces, dans une petite cellule assez spartiate, à bord de ces submersibles en forme de suppositoire géant, comme celui dont il est question ici, et qui porte le joli petit nom de Titan. À bord du Titan, donc, on vont propose un petit plongeon pas si anodin, à 250 000$ la place. Un aller-retour de quelques heures réservé à une certaine catégorie de passagers, qui de cette manière pouvaient subventionner d’autres expéditions, d’intérêt plus scientifique.
Hélas, le dernier trajet du Titan a tourné à la catastrophe. Et après quelques jours d’une recherche menée avec des moyens importants, les débris du Titan ont été identifiés par 4000 mètres de fond : il aurait cédé à la pression deux heures à peine après sa mise à l’eau, selon des propos de la marine américaine, rapportés par plusieurs organes de presse.
Triste fin pour un Titan, triste fin pour ses passagers.
Mais triste carambolage de l’actualité. Alors que tous les regards du monde se portaient vers le Titanic, le Titan et ses passagers, on pleurait encore quelques centaines de migrants noyés lors d’une tentative de traversée de la Méditerranée, à peine une semaine auparavant. Sauver 5 aventuriers dont 2 ou 3 milliardaires, oui. Sauver quelques centaines de pauvres gens entassés sur un rafiot refoulé par la marine grecque, non.
Le naufrage du bateau de migrant, dont j’ignore même le nom, est un drame.
Celui du Titanic, a son époque, était une tragedie.
Le naufrage du Titan, lui, n’est en réalité qu’un fait divers.
Mais on en fait de bons films, parfois.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Le nom de « Titan » évoque diverses créatures qui ont mal fini.
(article « Titanomachie » dans Wikipédia…)
Étrange rencontre…