The Voice
Je ne suis pas un grand fan de The Voice. Les simagrées de Nikos, les commentaires pseudo-techniques des « juges », les grimaces de Mika, les numéros de duettistes faussement naturels de Bigflo et Oli, très peu pour moi. Sans parler de la coupure publicitaire juste avant qu’un des chanteurs n’entame son morceau (This-is-the-voice !)…
Mais il m’arrive de regarder cette émission une ou deux fois par an, en compagnie de mon épouse ou de mes enfants. Tout dépend de l’humeur du moment, du programme sur les autres chaînes ou de la météo locale. Parfois, il n’y a vraiment pas grand chose à voir à la télévision, et se mettre d’accord sur le film à voir sur Netflix est tellement compliqué, qu’on finit par mettre la première chaîne et qu’on se laisse prendre par le rythme de la chanson en cours d’interprétation.
Mais je dois reconnaître que si cette émission ne me plaît pas particulièrement, son casting est toujours surprenant. Et ce fut le cas hier. Entre une ancienne élève de l’ENSTA devenue ingénieur sur une plateforme pétrolière, une dentiste peut-être tentée par le parcours d’Amir, un ancien candidat venu tenter sa chance après un premier échec il y a sept ans, une charcutière venue chanter une incroyable version de « Tout est bon dans le cochon« , et une femme splendide, polyhandicapée, dont la voix a réussi à envoûter les quatre – pardon cinq – juges, il y avait de quoi être surpris.
De cette collection hétéroclite d’artistes en herbe ressortait cependant une personnalité. Je ne me souviens plus de son prénom, il devait avoir dans les dix-huit ans, est apparu avec sa tête blonde angélique, bardé des bijoux de sa grand-mère, colliers, bracelets et bagues au doigt. Prétendant n’écouter que de la musique française d’entre les années 30 et 70, il se lança dans une chanson de Piaf, reprise par Gainsbourg, Mon légionnaire.
Il y avait quelque chose d’étonnant dans ce numéro, la sensation d’avoir été propulsé hors du temps. Un artiste, un vrai, était en train de naître. Je ne sais pas quel parcours l’attend, mais il méritait certainement, comme les précédents, d’aller plus loin.
Ce qu’il y a de plus amusant quand on regarde une telle émission, chaque juge étant libre de choisir s’il se retourne ou non, et chaque artiste étant libre de choisir l’un des juges qui s’est déclaré intéressé, il y a un jeu où je suis très fort : déterminer quel juge sera choisi par l’interprète en cours. Et les profils des juges étant si différents, je dois avouer que ce n’est pas si difficile. Et hier soir, une chose était certaine : Mika n’allait pas laissé passer un numéro comme celui-ci.
À suivre…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec