The invention of lying
Sorti il y a une dizaine d’années, The invention of lying fait partie de ces films sans prétention , dont l’histoire est suffisamment originale pour captiver l’attention du spectateur jusqu’à la fin, sans avoir l’impression d’avoir complètement perdu son temps. Ce qui n’aurait pu être qu’une comédie sentimentale un peu banale, s’avère au final être un film original et inspirant, de l’ordre de Jean-Philippe ou du Jour sans fin.
Le film se déroule dans un monde imaginaire, semblable au nôtre, à une exception près : le mensonge, et toute forme de fiction, en sont absent. Seuls les récits authentiques, la relation de faits réels et historiques, peut se produire dans un tel monde. Les personnages passent leur temps à dire ce qu’ils pensent vraiment, qu’ils ‘agisse de leur rapport aux autres, à leur travail où à leur vie. Cela donne des dialogues d’une texture surprenante pendant les premières minutes du film, où l’on fait la connaissance de Mark Bellison, un type gentil mais un peu raté, incarné par l’acteur britannique Ricky Gervais. Bellison va découvrir, sans le vouloir, un phénomène sur lequel il ne saura même pas mettre un nom, puisque le concept est absent de son monde : le mensonge.
La suite, c’est plus d’une heure de délire complet, l’invention du mensonge ayant des répercussions bien plus cocasses et terribles qu’on ne saurait l’imaginer. Au-delà de la comédie elle-même, The invention of lying fait prendre conscience de l’importance du mensonge, dans toute forme de société humaine. On ne saurait vivre dans une société totalement transparente, où tout serait vrai, et où il serait impossible de dissimuler ses projets, ses savoirs ou ses sentiments. Le film évoque, en creux, l’importance du récit et de la fiction, un peu comme le rappelle Harari dans Sapiens. Les sociétés humaines ont besoin de récits commun, de croyances communes, pour avancer, et apporter le peu de bonheur nécessaire à chacun.
Bref, The invention of lying est bien plus qu’une comédie originale et rafraîchissante. C’est un conte philosophique dont devraient s’inspirer tous ceux qui revendiquent une société où la transparence serait totale.
Un film à voir sur Netflix notamment.
Découvrez d'autres articles sur ce thème...
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
J’adore ce film! C’est vrai qu’il donne a réfléchir, mais la partie purement joyeuse de la comédie est aussi de bonne facture, les publicités sans mensonge en particulier. Ma préferée? « Pepsi. When they don’t have Coke… ». Priceless!
Des publicités sans mensonge, quel concept décapant…