The Insider
Je n’ai jamais été fan de Steven Soderbergh. Depuis son premier succès, primé à Cannes – Sex, Lies and Videotapes – j’ai presque toujours trouvé ses films inutilement sophistiqués. Là où il pourrait se contenter de raconter une histoire sans passer par des dialogues alambiqués, il nous embrouille constamment avec des histoires tellement emberlificotées qu’on se sent presque soulagé en sortant de la salle de cinéma, ou en éteignant le poste de télévision.
C’était le cas avec le premier film déjà cité, c’est le cas des films de la série Ocean, et c’est de nouveau le cas avec son nouveau film, qui semble avoir rencontré un certain succès les premiers jours, avant de s’effondrer (je l’ai vu dans une salle vide…).
The Insider est une histoire d’amour, certes, mais une histoire d’amour originale, entre deux agents secrets. Alors que Cate Blanchette campe un agent de terrain, son époux, interprété par Michael Fassbender, intervient au service de contre espionnage. Il doit résoudre dans les plus brefs délais une affaire d’agent double, et pour cela, commence par inviter à dîner les principaux suspects, et de jouer à un jeu qui va les pousser à dévoiler leur vie privée au-delà de l’acceptable.
Impossible de vous dévoiler la suite, si vous voulez profiter du reste de l’intrigue. Sachez simplement que je suis sorti une heure trente plus tard avec une sacrée migraine, tant ce film est verbeux. Il m’a rappelé, par certains aspects, le premier film de Soderbergh. Il s’agissait là aussi de sexe et de mensonges. Mais après tout, peut-être Soderbergh a-t-il raison. Comment faire confiance à des gens, dont le métier consiste à dissimuler une certaine vérité, et qui peuvent se servir de leurs talents de menteurs pour multiplier les aventures les plus sordides ?
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec