The Dictator
Il faut du talent pour parler des dictatures et des dérives totalitaires au cinéma. Certains artistes y ont excellé, comme Costa-Gavras ou Henri Verneuil, sur un ton sérieux, ou comme Charlie Chaplin sur le registre de la dérision. C’est la ligne qu’a également choisie Sacha Baron Cohen, avec un film – The Dictator – qui malgré quelques vulgarités, rappelle qu’au 21e siècle, de tels régimes sont encore en place.
L’histoire en deux mots: le général amiral Haffaz Aladeen, dictateur à la tête du royaume (imaginaire) de Wadiya (Sacha Baron Cohen) accepte, pour ne pas risquer une intervention de l’ONU, de venir plaider sa cause à New-York. Là, il est rasé par un sbire à la solde de son oncle Tamir (excellent Ben Kingsley, qui rappelle étrangement Hamid Karzaï), et se retrouve seul perdu dans un New-York, un sosie à moitié débile lui ayant été substitué, dans le but d’ouvrir le pays à la démocratie et de faire bénéficier les grands énergéticiens mondiaux (BP, Exxon, Gazprom et PetroChina en prennent pour leur grade) des réserves en pétrole. Le film narre donc les péripéties d’Aladeen qui va tenter de récupérer son statut. C’est assez décapant, très vulgaire parfois (une scène d’accouchement d’anthologie), ça donne fortement dans la caricature, mais le trait finit par porter, et la dernière tirade du général-amiral bientôt démocratiquement réélu rappelle combien étroite est la frontière entre une dictature et une démocratie…
Pour le plaisir, voici l’une des meilleures scènes du film. Comble du ridicule, la langue parlée par Aladeen et Nadal est … l’hébreu.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec