Avis de tempête sur Donald Trump
J’ai toujours été intrigué par la Justice, et sa capacité à s’infiltrer dans les moindres failles du parcours d’un délinquant ou d’un criminel, pour mettre un terme à ses méfaits. Prenez par exemple Al Capone, le légendaire gangster américain, qui régna sur la pègre de Chicago dans les années 20. s’il finit par être inculpé, ce n’est ni pour les nombreux crimes qu’il a commandités, ni pour son activité de contrebande, mais pour … fraude fiscale. C’était malin : il était plus facile, pour l’ennemi public numéro 1 de l’époque, de faire disparaître les preuves et les témoins de ses exactions. En revanche, il ne pouvait rien faire contre ce pour quoi on le poursuivait : il n’avait jamais payé d’impôt sur ses revenus (bien que ceux-ci soient occultes…), et ne pourrait pas apporter de preuves de paiements effectués par le passé.
Prenez encore Vladimir Poutine. À la tête de son pays depuis plus de vingt ans, le dirigeant russe est soupçonné d’avoir commandité l’élimination d’opposant, de dissimuler une fortune immense. Il est également le responsable d’une effroyable guerre qu’il mène en Ukraine depuis plus d’un an, tout en ayant soutenu les mouvements séparatistes depuis une dizaine d’années. Ce n’est cependant pas sur ces griefs que la cour pénale internationale le poursuit, mais sur un point précis, qui pourrait sembler mineur : la déportation illégale d’enfants ukrainiens.
Il n’y a donc rien d’étonnant de voir Donald Trump traîné en justice pour un délit mineur, au regard de tout ce qu’il a pu faire de travers pendant les quatre années de son mandat. Ce pour quoi on lui cherche des noises, ce n’est ni pour des soupçons de collusion avec des services étrangers lors de sa campagne présidentielle, ni pour la tentative de putsch – heureusement raté – de janvier 2021. Non, la raison de sa convocation devant la justice américaine, c’est pour une sombre histoire … de partie de jambes en l’air.
Il faut dire que Donald aime les femmes, et en particulier celles dotées d’épaisses chevelures blondes et de fortes poitrines. On ne lui en voudra pas, il n’est certainement pas le seul sur cette planète. D’anciens et actuels présidents, de tous bords politiques, ont eu la même passion pour les formes affirmées et les coiffures peroxydées.
La passion de Donald Trump l’a amené à fréquenter des dames aux charmes avérés, notamment certaines devenues de véritable star d’une certaine forme de cinéma, ce qu’on appelle couramment les films porno. Là encore, on ne lui en voudra pas, une célèbre chaîne de télévision française, lancée par l’ami d’un ancien président socialiste, a construit sa légitimité et son succès, il y a quelques années, sur une sélection de longs métrages relevant de cette catégorie.
Là où le bât blesse, c’est que l’une d’elle, portant le charmant nom de Stormy Daniels, se serait vantée d’avoir entretenu une relation avec le 45e président des États-Unis, ce qui est à n’en pas douter une faute de goût de la part de la demoiselle. Non pour le choix de son compagnon d’une nuit : il nous arrive à tous de connaître des moments d’égarement.
Mais on ne se vante pas de tels affaires devant les médias, et si on s’aventure à les évoquer, on ne le fait part qu’au compte-goutte, et devant un public restreint. Car cela pourrait blesser le coeur brisé du gentil Mr Trump. Pour acheter le silence de la dame, voilà donc notre pauvre Donald Trump contraint de proposer une transaction, un « deal » pour faire américain, chose qu’il sait très bien faire, d’habitude : 130 000$ pour son silence. Hélas, on ne peut que s’étonner du montant proposé, un rien offensant pour la belle. S’il s’agissait d’une affaire si importante, Donald Trump aurait probablement dû ajouter un zéro…
Comme quoi, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, la justice finit toujours par vous rattraper.
Et parfois, par le fond de culotte.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec