Le télétravail peut-il être un frein à l'innovation?
La lecture de l’excellent, mais difficile, livre d’Edmund Pehlps Mass flourishing: How Grassroots Innovation Created Jobs, Challenge, and Change, amène à revoir certains idées préconçues, notamment sur les bénéfices du travail à distance.
Sur ce point, Edmund Phelps est on ne peut plus clair (page 39):
…the belief that a company can place large numbers of its employees in solitary locations, such as their homes, withput any cost to innovation overlooks the importance of serendipitous interactions at the watercooler and leuncheon meetings.
En limitant la possibilité d’interactions et de confrontation d’idées, le télétravail serait, selon l’auteur, un frein à l’innovation induite par la rencontre fortuite d’individus – la fameuse sérendipité. Vouloir innover en vase clos est un leurre, par lequel une entreprise ne devrait pas se laisser piéger. L’innovation repose, au contraire, sur de multiples rencontres involontaires, par un travail d’équipe au quotidien. La créativité augmente avec le nombre de personnes qui y participent.
Les entreprises qui favorisent le télétravail sont elles condamnées à voir leur potentiel d’innovation se déprécier?
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Le raisonnement associe télétravail et isolement; ce qui, à mon avis, est une ânerie. L'innovation est davantage dans la posture des individus que dans les dispositifs qui leur permet de travailler ensemble.
Le raisonnement associe télétravail et isolement; ce qui, à mon avis, est une ânerie. L'innovation est davantage dans la posture des individus que dans les dispositifs qui leur permet de travailler ensemble.
Isolé comme cela OK
C'est bien mieux que cloîtré dans un bureau
Isolé comme cela OK
C'est bien mieux que cloîtré dans un bureau
Toujours cette idée reçue qui est absurde de penser que le télétravail c’est tout le temps et que l’on se coupe du reste de l’entreprise. Faux, archi-faux car la réalité montre que le télétravail bien conçu comme un mode d’organisation est généralement plébiscité par les salariés à hauteur d’une moyenne d’un équivalent de deux jours par semaine.
Il y a même des premières études qui montrent que finalement les télétravailleurs communiquent plus et mieux que ceux que l’on voit avec leur casque sur leur tête dans les open-spaces.