Stanley Robotics invente le voiturier autonome
Découverte au hasard de mes lectures des compte-rendus de l’Ecole de Paris du management, Stanley Robotics est une start-up française dont l’innovation ne manque pas de surprendre: un voiturier autonome. Il est déjà en fonction à l’aéroport de Roissy, et est proposé à la réservation en cas de stationnement supérieur à 24 heures.
Le principe en est simple. Vous commencez par réserver une place de stationnement, par internet. Le jour dit, vous conduisez votre véhicule jusqu’à la station d’accueil: vous quittez alors votre véhicule, pour vaquer à vos occupations (à Roissy, prendre votre avion, en famille). Le robot de Stanley Robotics vient alors se glisser sous votre véhicule; il bloque les roues, gonfler un ballon pour soulever votre voiture, et l’emporte vers l’emplacement de stationnement idéal que son algorithme a calculé. Le jour de votre retour, vous venez récupérer votre véhicule: le robot est préalablement allé le chercher depuis son emplacement de parking pour le présenter devant vous.
Sur le principe, cela paraît simple. La réalisation, bien entendu, est probablement un peu plus complexe: il faut beaucoup de complexité à un système pour que son interface paraisse simple. Mais les avantages sont, eux, innombrables, aussi bien pour l’exploitant du parking que pour les conducteurs.
Du côté de l’exploitant, cela permet en effet un gain de place considérable: Stanley Robotics revendique un gain de place de l’ordre de 50%… Les véhicules étant vidés avant d’être placés, il n’est plu nécessaire d’ouvrir les portes pour que ses occupants le quittent ou pour en extraire les bagages. Du coup, les véhicules peuvent être disposés avec un écart minimal, là où il faudrait plusieurs dizaines de centimètres dans un parking normal pour permettre aux passagers de sortir du véhicule ou d’y rentrer de nouveau. En outre, le système connaissant les horaires de départ et d’arrivée des vols, le robot peut aller garer un véhicule dans un endroit inaccessible si le séjour dure plus longtemps, ou l’extraire un peu plus tard que prévu si le vol retour a du retard.
Du côté des particuliers, c’est un véritable soulagement. Qui n’a jamais connu l’angoisse de rater son vol à cause d’embouteillages sur la rampe d’accès aux parkings d’Orly ou de Roissy (souvent chargées), ou parce qu’il lui a été difficile – voire impossible – de trouver une place? La plupart des gens ont horreur d’arriver trop en avance à l’aéroport, et gèrent leur vol en flux tendu: le moindre petit problème peut vite se transformer en catastrophe … et en vol raté.
Le voiturier autonome de Stanley Robotics est encore en phase de test à Roissy-Charles de Gaulle, ainsi qu’à Lyon Saint-Exupéry. Mais nul doute qu’on le rencontrera de plus en plus souvent, et bien avant l’avénement de la voiture autonome. Ses concepteurs ont d’ailleurs, parait-il, travaillé sur ce sujet. En appliquant leur savoir-faire à un problème différent, ils apportent la démonstration qu’un changement de point de vue est souvent le meilleur moyen de sortir des contraintes d’un problème.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec