Faut-il sous-traiter ce qu’on ne sait pas faire ?
La lecture du même compte-rendu de l’Ecole de Paris du management, au sujet de la société Stanley Robotics, m’a particulièrement intrigué, notamment sur les passages relatifs à l’innovation. Son CTO, Auréline Cord, y tient en effet des propos qui vont à rebours de ce qu’on croit savoir sur l’entreprise, et qui peut s’avérer incroyablement redoutable…
Que dit-il de si surprenant? Que sous-traiter ce qu’on ne sait pas faire, c’est commettre une erreur immense. Je cite:
Selon une règle en vigueur chez Stanley Robotics, « Tout ce qu’on ne sait pas faire, on le fait, et tout ce qu’on sait faire, on le sous-traite ». Sous-traiter quelque chose qu’on ne sait pas faire, ce serait courir le risque de se faire embobiner… Pour le moment, par exemple, nous assurons nous-mêmes la maintenance des robots. Dès que nous maîtriserons à la fois les techniques, les besoins et les enjeux de la maintenance, et que nous serons capables d’établir un cahier des charges précis, nous ferons appel à des sous-traitants. Nous pourrons négocier un prix juste, parce que nous saurons exactement en quoi le travail consiste.
La plupart des chefs d’entreprise que je connais ont tendance à sous-traiter – à externaliser, dit-on – les compétences non acquises, pour se focaliser sur celles déjà maîtrisées. Ce qu’affirme Aurélien Cord, c’est que c’est une aberration, car en sous-traitant ce qu’on ne maîtrise pas, on prend le risque de se faire arnaquer, mais surtout, de rester dépendant de savoir-faire qui peuvent devenir clefs pour l’entreprise, et qui pourraient la mettre en péril. Pire, on se prive de la possibilité de faire progresser ses équipes, et on amorce probablement son propre déclin.
A méditer.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec