Soul
Diffusé sur Disney+ depuis quelques jours, Soul est un dessin animé Pixar dont la qualité technique et le style graphique font penser qu’un jour, l’industrie du cinéma pourra se passer de véritables acteurs. Hélas, la supériorité technologique ne permet pas encore de produire des scénarios stupéfiants.
Pourtant, il y en a eu des histoires dingues, chez Pixar. De Toy Story à Cars en passant par Les Indestructibles ou Coco, on a rarement été déçu par les productions de ce studio, du moins pour les premiers épisodes, les numéros 2, 3 ou 4 n’étant souvent que de simples relectures d’un univers déjà largement exploité (à l’exception de Toy Story 3, vraiment extraordinaire).
Avec Soul, Pixar fournit une histoire assez classique. Un artiste qui s’apprête à réaliser le rêve de sa vie décède par accident, se sauve de l’au-delà et va essayer de réintégrer son corps pour accomplir son destin. Sujet somme toute assez conventionnel. La seule originalité réside dans le fait que pour la première fois, un film d’animation se déroule principalement au sein de la communauté noire américaine. Bien entendu, cela parle de Jazz (Pixar n’a pas encore osé se lancer dans le rap…).
C’est donc au niveau de la réalisation qu’on est bluffé. Et là, rien à dire. Soul navigue entre deux univers. L’un hyper-réaliste, dans un New-York fidèlement restitué, avec abondance de flous et de scènes se déroulant dans la pénombre. Le second totalement imaginaire, censé reproduire l’espace occupé par les âmes avant et après la vie, mixant 2D, 3D, transparence et jeux sur la matière. On y retrouverait presque un clin d’oeil à La Linea.
Au final, Soul est un film assez conventionnel, plein de bons sentiments, avec quelques gags, mais pas trop. Un film de Noel, quoi.
Pixar peut mieux faire.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec