Snapchat veut séduire la bourse
Snap, la société qui conçoit et diffuse le réseau social Snapchat, vise donc une introduction en bourse. C’est, semble-t-il, le seul débouché véritablement envisagé par ses fondateurs. Le cours d’introduction probable établit la capitalisation de la société à environ 18Md$, soit, à peu de choses près, la valorisation lors du dernier tour de table, lors duquel Snapchat avait levé 1,8Md$. Qu’est-ce à dire?
Cela signifie que Snapchat n’est qu’une belle opération financière pour les investisseurs qui ont misé sur la société créée par Evan Spiegel et Bobby Murphy. Qu’ils pourront probablement sortir de cette affaire risquée, dont les revenus, uniquement basés sur la publicité, avoisinent les 400 millions de dollars pour plus de 500 millions de pertes en 2016.
De loin, Snap ressemble à s’y méprendre à Twitter: un revenu uniquement basé sur la publicité (ou presque, pour Twitter), une communauté d’utilisateurs très spécifique et qui reste stable au fil du temps (15-25 ans pour Snapchat, influenceurs et grandes gueules pour Twitter, loin de la couverture globale de Facebook). A ceci près que Snap s’est engagé à prolonger son contrat avec Google, qui lui coûtera près de 3Md$ sur les prochaines années.
Cerise sur le gâteau, les actions émises n’auront aucun droit de vote. C’est la logique de la Silicon Valley poussé à son extrême. Les fondateurs de Google ou de Facebook avait en effet déjà, par le passé, utilisé un stratagème similaire, créant des actions disposant d’un nombre de voix plus faible. Mais là, le terme « plus faible » a été poussé à son maximum.
Bref, ami boursicoteur, si tu t’avises à investir sur Snap, dis-toi bien que c’est très, mais vraiment très risqué…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec