Simone Veil – Une vie
Simone Veil nous a quittés il y a quelques semaines déjà. J’ai profité de cet été pour lire son autobiographie, Une vie, un livre qui se lit d’une traite tant il est écrit de manière fluide et passionnante.
On connait tous plus ou moins le parcours de cette grande dame. La déportation, la perte de ses proches. Sa reconstruction, via sa famille, ses études. Son combat pour faire légaliser l’IVG. Son engagement pour l’Europe. Je me souviens d’un reportage diffusé sur Arte il y a une vingtaine d’années, où ces différentes facettes étaient exposées.
Ce livre, écrit en 2007, vient apporter son point de vue personnel. Simone Veil n’y va pas par quatre chemins. Elle argumente, explique, détaille, commente, dénonce. Certaines personnalités politiques en prennent pour leur grade: François Bayrou, le général de Gaule, Raymond Barre dans une moindre mesure. D’autres y sont exposés sous un profil plus élogieux: Michel Poniatovski, Nicolas Sarkozy, et, de manière plus surprenante, Rachida Dati. Pour cette dernière, c’est au titre de la pression que subissent les Gardes des Sceaux, tous gouvernements confondus. Le regard, depuis les coulisses de la vie politique, que livre Simone Veil, est digne d’intérêt.
Ce n’est pas surprenant, cette grande défenseur de la mémoire de la Shoah y est très critique sur les productions cinématographiques et fictions censées porter le message, et qui déforment la réalité de ce que fut l’expérience concentrationnaire et la destruction des juifs d’Europe.
Son franc-parler, sa combattivité, évoque chez moi cette caractéristique commune aux derniers enfants de fratries: rien ne leur est acquis et chaque victoire s’obtient à l’issue d’âpres combats. Simone Veil était une battante, une vraie. Une femme libre.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec