Seven sisters
La question de la croissance démographique et des risques lés à la surpopulation a souvent fait partie des oeuvres de science-fiction des dernières décennies. De Soleil vert à L’âge de cristal, les exemples sont nombreux. Seven sisters, film sorti il y a quelques années et diffusé il y a quelques jours sur une chaîne de la TNT, en fait partie. Je n’avais pu le voir à sa sortie, et je me souviens des critiques assez négatives qui en avaient été faites, notamment sur un parallèle avec la Shoah dont je tairai les sous-jacents qui me semblent pour le moins tirés par les cheveux.
Seven sisters fait apparemment partie de ces films dont le titre, en anglais, est différent du titre original, lui-même en anglais. Je ne sais pour quelle raison les diffuseurs ont choisi de le renommer sur le marché français, cela ne fait aucun sens, d’autant plus que le titre original, What happened to Monday, est nettement plus réussi.
Dans un monde menacé par l’explosion démographique et le réchauffement climatique, l’Europe met en place une politique de l’enfant unique. Toute personne se voit poser, dès son plus jeune âge, un bracelet d’identification, sorte de passe sanitaire post apocalyptique.
Lors de contrôles de police aléatoires, les personnes dont le bracelet indique l’appartenance à une fratrie sont redirigés vers le bâtiment du contrôle des naissances, endormis et envoyés vers un futur proche. Cela laisse donc à penser que le contrôle des naissances n’a pas réellement lieu, puisque si c’était le cas, on ne permettrait pas aux cadets de se développer. Mais passons sur cette faille du scénario.
Justement, un événement heureux se produit dans une famille : des septuplés. La mère décède en donnant naissance aux 7 soeurs, mais le grand-père, profitant de la pitié du personnel hospitalier, décide de les garder toutes les sept. Pour ce faire, il invente un stratagème : nommées selon les jours de la semaine, de Monday à Sunday, les soeurs n’auront le droit de sortir de chez elles qu’une fois par semaine, le jour dont elles portent le nom.
Tout cela fonctionne à une condition : de partager le quotidien de la soeur autorisée à sortir. Les gamines apprennent donc à tout partager, malgré leurs personnalités différentes, de la plus geek à la plus sportive. Cela donne des situations surprenantes, que l’on découvre lors de flash-backs tout au long du film.
Jusqu’au jour où l’une d’entre elles, Monday, ne rentre pas chez elle.
D’où le titre original du film…
La suite, c’est un film très noir, assez violent, qui rentre assez vite dans les modèles assez conventionnels des films d’action, malgré la performance étonnante de l’actrice principale, Noomi Rapace, qui joue les sept rôles avec talent. Mais là n’est pas le problème. Le véritable souci avec ce film, ce sont des incohérences qui s’apparentent à des erreurs de montage, où tel ou tel personnage réapparaît en pleine forme alors qu’il en a pris plein la tronche deux scènes plus tôt.
Dommage, l’idée originale aurait mérité un meilleur traitement.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec