Sciences-Po pourrit-elle ?
Disons-le franchement : il y a quelque chose de pourri au royaume des Sciences politiques.
Que les étudiants d’une école – que j’ai toujours eu du mal à qualifier de grande… – manifestent en faveur de telle ou telle idée, cela ne me choque pas. Que des étudiants d’une école dont le cursus est qualifié de « sciences politiques » – encore qu’il faudrait m’expliquer ce qu’il y a de scientifique dans la politique… – se mobilisent autour d’une idée politique, ce la ne me choque pas. J’irais même plus loin. Que des milliers d’individus se préoccupent de l’avenir des palestiniens, cela ne me choque pas non plus.
Mais que cela prenne la forme d’une discrimination à l’encontre d’un autre groupe d’élèves ou d’enseignants, à qui l’on interdit l’accès à leur lieu d’étude ou de travail, alors oui, cela me choque énormément, et m’inquiète pour l’avenir. Pour l’avenir non seulement de la France, mais de tous les régimes démocratiques où de tels événements se produisent.
Que mes lecteurs non familiers avec ce sujet – il y en a – me pardonnent si je m’attarde sur ce sujet une fois encore, mais je trouve nauséabondeque la tournure que prend le mouvement de protestation contre le conflit à Gaza – là encore légitime, on a le droit de ne pas aimer la guerre.
Vouloir la paix, ce n’est pas interdire aux juifs d’étudier ou d’enseigner. Vouloir la paix, ce n’est pas boycotter les produits israéliens. Vouloir la paix, ce n’est pas interdire à un chanteur israélien de se produire en dehors d’Israel.
Or que voyons-nous depuis quelques semaines ? Des universités aux Etats-Unis, en Angleterre ou en France, où les juifs sont conspués et rejetés de l’établissement où ils ont le droit d’accéder.
De tels actes ont un qualificatif : ce sont des actes racistes.
Des actes délirants. Imaginez un seul instant la situation réciproque : des étudiants juifs qui interdiraient à des étudiants arabes, quelle que soit leur origine, d’accéder à un amphi, au nom d’une raison plus ou moins pertinente. Non, je n’ai jamais vu des étudiants juifs pratiquer une politique raciste contre d’autres étudiants.
Quand je vois ces bouffons de LFI et d’autres mouvements de gauche, manifester prétendument contre le racisme, en arborant moult drapeaux palestiniens et en scandant des slogans hostiles à la présence juive dans son pays, Israel, me viennent, comme à mes coreligionnaires, des bouffées d’inquiétude.
Et comme eux, je n’ai jamais autant ressenti autant à quel point la présence de l’état d’Israel était une nécessité, un refuge pour tous ces juifs qui vont finir par être ouvertement rejetés de la vie civile.
Honte aux étudiants de Sciences-po Paris.
Honte aux étudiants de Columbia.
Honte à LFI et à ses candidats, Grimace Lassante en tête.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Est-ce que Sciences Po a un ministre de tutelle? Un directeur? Qui a le souci de maîtriser et finalement de condamner l’absence totale de débat?