Revisitez l’histoire de France (récente) avec Google Maps

Publié le 4 juillet 20233 juillet 2023 par Herve Kabla

Comment l’histoire d’un pays se construit-elle ? Je ne suis pas historien de profession, mais j’ai le sentiment que l’histoire se construit comme un immense potage, où l’on mixerait des ingrédients variés, comme les récits et les mythes, les vestiges et les ruines, les écrits d’époque ou postérieurs, bref, un tas d’éléments qui, pris indépendamment, n’offrent qu’une facette, mais qui pris dans leur ensemble en disent largement plus qu’on ne l’imagine.

À ce melting pot historique, il va falloir désormais ajouter un composant essentiel : les traces digitales. Il en existe de plusieurs formes, articles de blogs, photos numériques, pages wikipedia ou archives de site web. Et bien évidemment, Google y joue un rôle essentiel, à la fois dans l’indexation des contenus – qui rappelons-le, est d’abord le fait de celles et ceux qui le produisent, un moteur n’indexant que ce qu’on l’autorise à indexer – mais aussi dans certains de ses services.

Comme Google Maps.

Car avec Street View, le petit bonhomme jaune qu’on fait glisser sur les principales artères d’un pays, on peut non seulement voir l’aspect d’un bâtiment, mais en retrouver l’évolution année après année. C’est ainsi qu’un ami m’a proposé une petite visite virtuelle d’un très chic quartier parisien, la rue Brey, à deux pas des Champs-Élysées, vers le début de l’année 2023…

Et oui, on l’avait oublié, mais Paris en mars 2023 ressemblait plus à une décharge à ciel ouvert, qu’à la plus belle ville au monde. Fort heureusement, nos amis de Google ont pensé à tout, et on peut fort heureusement obtenir les vues collectées lors des précédents passages de la Google Car…

On peut ainsi constater, au passage, que Google prend des photos de nos rues et bâtiments de manière assez régulière, à peu près une fois par an, entre le printemps et l’été, probablement pour une meilleure luminosité et une plus grande amplitude horaire de collecte. Une telle régularité s’explique aussi par le fait que ces photos servent à identifier les façades des commerces, et que la vie économique du pays étant ce qu’elle est, des commerces apparaissent, disparaissent ou se transforment chaque année.

Bien sûr, l’exemple cité ici peut paraître dérisoire. Mais imaginez ce que cela peut donner, au niveau des vues satellites par exemple, pour une ville ou un pays traversé par une guerre civile ou contre un ennemi extérieur, ou une région ravagée par un séisme. La trace numérique de ces événements existe, et Google la met à notre disposition, à condition qu’on veuille ou sache la chercher.

C’est ainsi, qu’on le veuille ou non, Google finira par façonner, avec ses outils les plus variés, une partie de l’histoire du pays. De notre histoire. n’allez pas dire qu’on ne vous aura pas prévenus…