Quitter Twitter
Dans une récente interview, Mounir Mahjoubi a annoncé qu’il avait supprimé l’application Twitter de son smartphone, et que cela lui avait été bénéfique. Avec, à la clef, un double effet kiss cool: celui de se débarrasser d’une addiction (une désintoxication en quelques jours, quelle force…) et celui d’éloigner de lui les propos haineux.
Mon conseil bonheur pour l’été : supprimer l’appli @Twitter et sortir la tête de l'écran. Conséquence immédiate : les haters et autres nuisibles grincheux vous semblent très lointains.
Je viendrai consulter et poster à des moment choisis. pic.twitter.com/LbBeAIWuN4
— Mounir Mahjoubi (@mounir) 9 août 2018
C’est vrai que nos usages mobiles des réseaux sociaux ont tendance à tourner à l’addiction. La faute en incombe aux systèmes notifications fournis sur les smartphones, et non aux réseaux sociaux eux-mêmes. Rien ne vous empêche de supprimer ces notifications: sur un iPhone, c’est assez simple et même recommandé si vous voulez préserver votre batterie. D’ailleurs, toutes les notifications mènent, à plus ou moins long terme, à une forme d’addiction: mails, fils d’actualités de la presse. Cela fait un bien fou de les couper, surtout en période de congés. On se rend compte alors du temps perdu à consulter plusieurs dizaines de fois par jour notre précieux mobile.
Le second argument tient à la notoriété du secrétaire d’état chargé du numérique, ainsi qu’à sa récente actualité. En annonçant son inclination sexuelle il y a quelques semaines, il aurait été bien naïf de croire que cela n’aurait aucun impact sur sa présence digitale. Membre du gouvernement, chargé de sujets liés au numérique, homosexuel, cela fait beaucoup de raisons pour voir déverser sur soi, quotidiennement, des messages haineux. Twitter n’offre malheureusement que peu de protections pour se prémunir de ces effets pervers.
Mounir Mahjoubi doit-il pour autant quitter Twitter? Bien évidemment non, et il se garde bien de l’évoquer. Dans un monde de plus en plus digital, où l’impact des échanges sur les réseaux sociaux façonne la perception de certaines décisions, il est important d’être présent à titre personnel. Livrer l’univers du web social à la fraternité des haters en tout genre, c’est renoncer à la part de démocratie qui nous incombe. Je le répète à chaque fois que j’en ai l’occasion: c’est en évitant ces espaces là, et en refusant de prendre part aux débats, qu’on laisse ces mêmes espaces sous la coupe des manipulateurs en tout genre.
Quitter l’application Twitter, pourquoi pas. Quitter Twitter: assurément, non.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
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