Quantum of Solace: un Bond pas si quantique que cela
A chaque génération son James Bond. Celui de nos grands-pères, Sean Connery, irlandais viril et bourru, combattait des méchants vraiment méchants, comme Le Spectre, dont la seule ambition était de devenir maître du monde, rien que cela. La technologie d’alors – le transistor n’avait que quelques années, le circuit imprimé faisait ses premiers pas – ne permettait pas encore une miniaturisation avancée et l’avalanche de gadgets qui a suivi. Mais Bond était déjà ce tombeur invétéré que l’on connaît.
Le James Bond de nos mères, c’est indéniablement Roger Moore, seul acteur dont le nom rime avec "amour", tout droit sorti de la série "Amicalement Vôtre". Ce James Bond là évolue en pleine guerre froide, et il n’est pas rare de la voir dégommer quelques suppots du communisme au nom de sa Royale Majesté. Plus molasson que Sean Connery, mais aussi plus charmeur, il incarne plutôt le Bond idéal sous un angle féminin – il frappe moins, il séduit plus. C’est l’époque du développement des gadgets abracadabrants – tels la montre-telex ou la Lotus sous-marine – et des poursuites à ski ou scooter des neiges. Bref, un James Bond consensuel.
Le James Bond de notre génération, incarné par Dany Craig, n’a rien à voir avec ses prédécesseurs. Moins gadgetisé, il est devenu un tombeur plus discret avec son regard bleu acier. C’est un James Bond beaucoup plus brut, voir brutal, virevoltent et perturbé. Ce Bond là se bat avec ses poings, comme un petit voyou des bas-fonds londoniens. On l’a découvert dans Casino Royale, on attendait avec impatience ce second volet, le premier épisode à constituer "une suite" de l’épisode précédent.
La déception est à la hauteur des attentes. Certes, ce Bond là plait dans sa version plus brute. Mais la réalisation laisse à désirer. Une succession d’images vertigineuses, très peu de plans séquence, un scenario mal ficelé, on se croit dans un de ces navets tournés par Tony Scott, on a mal à la tête et le plaisir initial tourne en calvaire. A croire que Bond cherche à imiter les autres stars aux mêmes initiales, de Jack Bauer à Jason Bourne.
Vivement le prochain épisode.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Quantum of Solace sortira sur les écrans américains le 14 novembre. Moi qui attendais avec impatience ce vendredi, je suis un peu refroidi. Tu es le second « bloggeur », un peu fan de Casino Royale, qui fait la même critique…
Vaut-il quand même la peine de dépenser $5 dans une place ou d’attendre le PPV sur le câble dans 6 mois à $3.50 ?
c’est toujours mieux sur gd ecran…
Sean Connery est plutot écossais et non irlandais
En fait, il est de pere irlandais et de mere ecossaise (cf Wikipedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Sean_Connery). Et j’ai gardé à l’esprit son interprétation magistrale dans les Incorruptibles. On dira donc qu’il représente un mélange des deux…