Quand le chat n'est pas là, les souris dansent
Voilà, après trois semaines de combat, "Plomb durci" touche, apparemment, à sa fin. Tous les journaux tireront un bilan à chaud dès demain matin, on peut d’ores et déjà penser que la plupart:
- …qualifieront, de nouveau, cette opération de disproportionnée, comme si les conflits qui ont émaillé l’humanité étaient proportionnés: l’Allemagne a mis une raclée à la Frqnce durant e printemps 1940 de manière proportionnée, Napoléon a vaincu la plupart des armées d’Europe de manière proportionnée, le Royaume-Uni a reconquis les Malouines en engageant des forces proportionnées, etc. Rappelons à ces journalistes qu’en général, on ne art en guerre que lorsqu’on est sûr de disposer d’un certain avantage…
- …considéreront, à juste titre, que l’image internationale d’Israel s’est encore un peu plus ternie. C’est un fait, Israel ne sait pas communiquer, et c’est bien avant "Plomb durci" qu’il aurait fallu communiquer sur les tirs de Qassam sur Facebook, ou sur les tunnels du Hamas sur Youtube. Mais il faut aussi reconnaître que rares sont les journalistes que ce sujet aurait intéressé.
- …féliciteront, à la quasi unanimité, l’action diplomatique de l’Europe, et du président Sarkozy. Action qui, jusqu’à présent, se résume à une visite qui a tourné au fiasco il y a quinze jours, et à un sommet "coprésidé" avec l’Egypte, alors que les rumeurs de cessez-le-feu suintaient deci delà. On voit l’impact prépondérant de notre diplomatie là-bas…
A mon sens, ces trois semaines de combat illustrent en réalité une donnée essentielle: les Etats-Unis restent l’hyperpuissance de la région.
- "Plomb durci" fut lancé à quelques jours de la fin du mandat du président Bush, et prend fin juste avant que le nouveau président ne prenne ses fonctions.
- Profitant d’un certain flottement de la diplomatie américaine pendant ces quelques trois semaines, l’Europe et, la France particulièrement, tentent de se poser en médiateurs entre les deux parties. Dieu que la politique internationale est un art difficile…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec