Quand la crème des universités américaines se met à tourner…
Vous l’avez surement remarqué, depuis le 7 octobre 2023, pas mal de choses se sont mises à ne plus tourner rond. J’ai déjà mentionné sur ce site la dérive des mouvements de gauche, vers un antisémitisme de moins en moins dissimulé, allant jusqu’à un refus des leaders de la Nupes de participer à la marche organisée il y a quelques semaines.
Antisémites de tous les pays, unissez-vous
Il ne faudrait surtout pas croire que cette dérive se limite au territoire français. L’explosion de bouffées antisémites touche tous les pays occidentaux, y compris ceux où on s’y attendrait le moins. J’en veux pour preuve les événements qui se sont déroulés dans de grandes universités américaines, où des étudiants juifs ont été pris à partie par d’autres étudiants voulant manifester officiellement contre la guerre à Gaza, mais plus probablement pour la disparition pure et simple de l’état d’Israel, transformé par les dirigeants de nombreuses instances internationales, de l’ONU à l’OMS, comme le pire état du monde en matière de droits de l’homme. On croit rêver, quelques semaines après que se soit tenue une réunion du Forum social de la Commission des Droits de l’Homme, présidée par l’Iran…
Mais revenons à nos moutons. Dans les universités américaines, il ne faut pas trop montrer sa kippa, son magen david ou son haï quand on se promène sur les campus. Le sujet a pris une telle ampleur, que les présidents de certaines universités ont été convoqués devant une commission sénatoriale pour expliquer comment elles comptaient lutter contre ces dérives antisémites.
Cela a donné une scène surréaliste, dont je vous livre un extrait vidéo ci-après.
🚨 Presidents of @Harvard @MIT and @Penn: “It's OK to call for genocide of Jews” 🤯
— Dr. Eli David (@DrEliDavid) December 5, 2023
pic.twitter.com/SsGEMXoRtO
Ce que vous venez de voir a été réalisé sans trucage
Je suis resté sidéré après le premier visionnage de cette séquence ahurissante. Je me suis repassé plusieurs fois cette séquence, sans en croire mes yeux. Voici donc des présidentes d’établissements dont la renommée n’est plus à faire, bardées de diplômes et de responsabilités, qui n’arrivent pas simplement à nommer un chat … un chat.
Le débat fait rage, sur les réseaux sociaux, pour comprendre comment on a pu en arriver là. Au debut, je me suis dit qu’on payait dix ans d’errements sur le wokisme. Mais d’autres pistes existent. Certains de mes amis pointent la main non du Hamas, mais du Qatar, grand pourvoir de dollars, qui investit dans le foot et l’hôtellerie de luxe de par chez nous, et dans le folklore universitaire américain de l’autre côté de l’Atlantique.
Je ne peux me résoudre à cette hypothèse. Quoi, des établissements aussi réputés, feraient preuve d’une attitude aussi répugnante juste par appât non du gain, mais de fonds pour faire flamboyer un peu plus leur gloire ? Autrement dit, plutôt que de maintenir sa renommée par la qualité des élèves et de l’enseignement, ces universités préfèreraient la voie indirecte, consistant à s’acheter une renommée ?
Des dollars plutôt que des Nobel
Ces chefs d’établissement auraient-ils oublié que parmi les nombreux prix Nobel sur lesquels leur renommée a été construite, se trouvent une très grande fraction de prix Nobel juifs, voire israéliens, qui ont étudié ou enseigné au MIT, à Harvard ou à Penn ? Il suffit de creuser un peu sur Wikipedia pour les trouver. En chimie, Martin Karplus et Arieh Warshel en 2013, Ada Yonath en 2009, Martin Chalfie en 2008, etc. En médecine, Drew Weissmann, lauréat 2023, Eric Kandel en 2000, etc. En physique, Andrea Ghez lauréate 2020, ou Saul perlmutter récompensé en 2011. En économie, Claudia Goldin récompensée en 2023 et qui fut la première femme titularisée comme professeur d’économie à Harvard.
Et même un prix Nobel de la paix, en la personne de Henri Kissinger, récemment disparu.
Décidément, l’antisémitisme fait des dégâts bien plus sévères qu’on ne le pensait.
On savait qu’il affectait le cerveau des imbéciles.
On doit désormais se pencher sur le cerveau des bac+12…
Il faut relire la démocratie des crédules.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec