PSG : 10 titres et après ?
Les supporters du PSG sont des enfants gâtés. Leur club vient de remporter son 10e titre, rejoignant ainsi l’illustre club de St-Etienne comme co-détenteur du plus grand nombre de titres en championnat de première division. Et pourtant, ça grogne entre la Porte d’Auteuil et la Porte de St-Cloud.
Que se passe-t-il ?
Rien, justement. Ce 10e titre, remporté avec quatre jours d’avance sur la fin du championnat, va peut-être compléter avec élégance la collection de trophées du club. Mais il lui manquera toujours la seule coupe qui vaille aux yeux des fans, celle aux grandes oreilles, qui consacre les grands clubs européens.
Pire, chaque années, depuis une dizaine d’années, l’élimination du PSG donne lieu à une tragédie pittoresque. Entre la remontada inimaginable du Barça il y a quelques années et l’élimination par le Real il y a quelques semaines, les joueurs, pourtant choisis parmi les meilleurs du moment, et rémunérés à des niveaux de salaires équivalents à ceux du patron du cAC 40, semblent s’en foutre complètement. Passée la tristesse du moment, ils reprennent le chemin du stade sans autre ambition que d’en finir rapidement avec ce championnat de France qu’ils survolent sans trop de difficulté, pour se mettre en mode vacances à partir du début du mois de mai.
À cet égard, Messi et Neymar sont les plus représentatifs. Ils semblent sortir tout droit d’un livre de management sur le principe de Peter. Ayant atteint le sommet de sa carrière pour l’un, et ce qui va finir par le devenir pour le second, ils ont fini par transformer la passion des supporters en une haine à leur égard.
Les dirigeants du PSG auraient tort de ne pas prendre au sérieux la grogne des supporters, qui ont décidé de fêter hier soir ce 10e titre sans les joueurs, à l’extérieur du stade – d’ailleurs Messi, unique buteur parisien hier soir d’un peu glorieux match nul contre Lens, est sorti sans saluer ses fans. Il ne peut y avoir de grand club sans supporters. De Liverpool à Munich, de Naples à Madrid, un grand club européen se construit d’abord grâce à une savante alchimie entre les joueurs, leur entraîneurs, et les supporters.
Et que les dirigeants de QSI ne se trompent pas. La meilleur performance du PSG, au niveau européen, a peut-être eu lieu en 2020, durant la période du Covid, en l’absence de supporters parisiens, avec de faux bruitages lors des retransmissions télévisées.
Mais cela ne compte pas.
Les autres clubs eux aussi, cette année là, jouaient sans supporters…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec