Présidentielles 2017 : c’est loin d’être joué
Avec un écart d’un ou deux points sur son adversaire immédiate, Emmanuel Macron remporte le premier tout de l’élection présidentielle 2017 devant Marine Le Pen. François Fillon et Jean-Luc Mélenchon prennent la troisième et la quatrième place, avec un peu moins de 20% des voix. Cela lui sera-t-il suffisant pour l’emporter dans deux semaines? Pas si sûr.
#Presidentielle2017 – Tag visible sur la statue à République suite à l'annonce du duel #Macron – #LePen. pic.twitter.com/h0NVuS33g2
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 23 avril 2017
Avec presque 24% des voix, Macron réussit son pari: il profite du rejet des grands partis traditionnels, PS et LR – moins de 40% à eux deux – et parvient à rassembler des électeurs des deux bords. Il réussit surtout ce qu’on n’avait pas vu depuis l’élection de 1974: une percée au centre.
Mais cela lui suffira-t-il? Malgré les discours de Benoît Hamon et de François Fillon, qui annoncent soutenir Macron au second tour, il n’est pas certain que les électeurs de droite et de gauche se laisseront séduire en totalité. Peut-être que les 6% d’électeurs qui ont soutenu le PS au premier tour se rallieront gentiment à l’ancien secrétaire général de l’Elysée et ministre de l’économie. Mais il n’est absolument pas certain qu’il en sera de même du côté des électeurs de la France Insoumise – cf. le tweet précédent et la photo prise Place de la République – ou des Républicains, qui voient en Macron un vague héritier de François Hollande.
Quand à Marine Le Pen, elle dispose sans doute d’un réservoir de voix tant à droite qu’à gauche. Cela lui suffira-t-il pour passer devant? A la faveur d’un long weekend du 8 mai, et d’une abstention qui sera sans doute assez forte, ses chances ne sont absolument pas nulles. L’absence de consigne du côté des candidats de gauche – Mélenchon, Poutou – est assez indigne, finalement. Et les soutiens de droite sont déjà arrivés, comme du côté de Christine Boutin. Gageons qu’il se trouvera une bonne partie des électeurs de François Fillon qui osera voter pour le Front National, en dépit du tabou que cela constituait jusqu’à aujourd’hui.
Le suspens reste entier. Et la mobilisation conte le Front National souhaitable.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Tu as raison !
Je me pose encore moi-même une question « indigne » :
« To be, or not to be, that is the question:
Whether ’tis nobler in the mind to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune,
Or to take Arms against a Sea of troubles,
And by opposing end them: to die, to sleep…. »