Comment se préparer au mieux pour la coupe du monde?
L’équipe de France de football s’est rassurée dimanche soir avant de s’envoler pour le Brésil, une semaine avant son premier match en phase finale de la coupe du monde 2014. Une victoire écrasante, par 8 buts à zéro, face à une équipe de Jamaïque qui aurait eu du mal à s’imposer même en deuxième division dans le championnat français. Une telle victoire, cela met du baume au coeur, cela permet de redonner confiance aux buteurs en mal de reconnaissance, et de tester quelques jeunes talents. Certes. Mais est-ce bien raisonnable quand on ambitionne de se frotter aux meilleures équipes mondiales?
Les matches amicaux de préparation n’ont en général rien à voir avec de vrais matches de compétition. Jouer contre la Paraguay, la Norvège ou la Jamaïque, c’est un peu comme se préparer au concours de Normale Sup en révisant son programme de terminale: on ne souffre pas trop durant la phase préparatoire, mais le jour de l’examen, on risque de prendre une sacrée déculottée. Le match contre la Jamaïque en particulier risque de mettre le onze tricolore dans une situation de confiance exagérée dans son potentiel: revenons un peu sur terre, les Jamaïcains n’ont quasiment rien opposé aux attaques françaises: une défense immobile, un jeu d’une extrême lenteur, aucun marquage individuel, ce qui a permis à un joueur comme Benzema d’ajuster de jolis tirs comme à l’entraînement. En sera-t-il de même quand les matches compteront pour de bon?
A l’inverse, souvenons-nous de l’épisode douloureux de 2002. Les matches de préparation un peu trop tendus comme celui contre la Corée en 2002 peuvent laisser des traces et hypothéquer les ambitions du onze national. Jouer contre une autre équipe de phase finale, même en match amical, peut s’avérer dangereux… dans les deux sens, ne l’oublions pas.
Peut-être vaudrait-il mieux, finalement, jouer contre des équipes locales, en l’occurrence contre les deux ou trois meilleures équipes du championnat de France. Même sans leurs joueurs étrangers, PSG ou Lyon offrent du répondant; et dans le cas de PSG, voir Zlatan évoluer face au onze tricolore, après le 2-0 d’il y a deux ans, cela aurait tout son charme. Cela offrirait, en outre, d’intéressantes perspectives de remplacement en cas de blessure, en identifiant d’autres joueurs capables de remplacer ceux sélectionnés.
Et si finalement, la seule utilité de ce match, c’était de venger dix années de défaites de Lemaitre face à Bolt? Pas très malin de la part du onze tricolore, si ça pousse le sprinter a se lancer dans une carrière de footballeur comme il a l’habitude de le dire de temps en temps…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
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