Pourquoi j’ai pas mangé mon père
Ne boudons pas notre plaisir: le film de Jamel de Debbouze, Pourquoi j’ai pas mangé mon père, est un très sympathique divertissement familial, et la couverture médiatique assez indigeste qui accompagne son lancement depuis deux semaines ne doit pas vous empêcher d’aller y passer deux heures de détente, à mi-chemin entre la famille Pierrafeu et le Roi lion.
Pourtant, peu d’articles rappellent l’idée originale de ce film, où Jamel est allé puiser son scenario, et la seule allusion dans le générique de fin – d’après The Evolution Man de Roy Lewis – masque (probablement de manière volontaire) le titre en français de cet excellent petit roman: « Pourquoi j’ai mangé mon père« . C’est dommage, pourquoi se priver de belles références quand elles existent, et qu’on a su faire presque aussi bien que l’original?
Ce roman, que j’avais dévoré il y a une vingtaine d’années, raconte avec force anachronismes, l’histoire d’une famille d’hommes préhistoriques, dont le paternel, Edouard, est un inventeur fou, à qui l’on doit entre autres l’invention du feu. Ses enfants se lançaient tous dans une démarche de création, et l’un des fils, si je me souviens bien, inventait … les religions, ce qui devait aboutir à de grands malheurs et la fin tragique du père de famille (d’où le titre…).
Le film de Jamel retranscrit à merveille l’univers amusant du livre, et l’on retrouve les personnages comme Edouard ou l’oncle Vania. Mais Jamel va plus loin, et transpose son propre personnage sur Edouard lui-même. La suite, vous la connaissez sans doute si vous avez vu l’un des bandes annonces… Sinon, je vous laisse découvrir ce film, réalisé en motion capture, une idée originale, qui permet d’incruster un faux De Funès (pas si réussi, au final).
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec