Photo maton
De nos jours, il n’y a rien de plus simple que de prendre une photo. Un appareil numérique, cela ne coûte plus grand chose. Des piles neuves, une carte mémoire. On cadre, on active le flash si on est en intérieur, et zou!
De nos jours, il n’y a rien de plus simple que de partager une photo avec ses amis. Un compte sur Facebook, ou sur Flickr, ou sur n’importe quel autre site de partage. On « uploade » la ou les photos pries à l’étape précédente, et zou!
De nos jours, il n’y a rien de plus simple que de gagner son quart d’heure de célébrité. On prend une ou deux photos un peu osées (cf. étape 1), on partage avec ses amis (cf. étape 2), et zou!
Sauf que parfois, on accède à ce quart d’heure de célébrité sans vraiment se rendre compte de la bêtise que l’on vient de commettre. C’est ce que vient d’apprendre à ses dépens Eden Abergel, jeune soldate israélienne, coupable de photographies douloureuses, de prisonniers palestiniens en fond derrière son sourire innocent.
On ne peut bien entendu que déplorer ce genre d’attitude. Cette demoiselle s’est elle seulement demandée ce qu’elle ressentirait si le Hezbollah avait publié des photos de prisonniers israeliens, derrière l’innocent sourire d’un jeune terroriste?
On peut tirer plusieurs conclusions de cette sordide affaire:
- d’abord, que les réseaux sociaux ne contribuent pas toujours au bien de l’humanité; en voici l’illustration éclatante
- ensuite, que l’encadrement de l’unité de cette jeune soldate a laissé passer des choses intolérables. Passe encore qu’elle prenne des photos pendant le service, mais comment admettre qu’elles soient publiées? Ou est donc passée la rigueur de l’information militaire si chère à Tsahal?
- que les comportements les plus sordides sont devenus chose courante. On se moquait des pratiques des soldats américains à Abou Ghraïb, voici que les mêmes dérives touchent l’armée israélienne. Certes, on ne publie pas de photos de torture, mais moralement, le mal est fait
Bien sûr, un cas ne fait pas une généralité. On ne peut, ni ne doit en déduire, que toute l’armée israélienne est composée de jeunes tordus qui souhaitent partager leurs photos de prisonniers, comme on collectionnerait les photos de plage ou de sortie entre amis. Loin s’en faut. Mais voici une image qu’il sera désormais difficile d »effacer des mémoires.
Décidément, les réseaux sociaux n’ont pas fini de nous surprendre…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Finalement, les réseaux sociaux sont comme l’énergie nucléaire: tout dépend ce que l’on en fait.
Et ce que l’on en fait dépend en grande partie de la culture d’une nation: il y a autant d’armes en circulation au Canada qu’aux USA, mais il n’y a qu’aux USA qu’on s’en serve aussi volontiers pour liquider son prochain (cf. Bowling for Columbine de Michael Moore).
Le parallèle avec l’énergie nucléaire est excellent. Cela mériterait un article…
Dans le même ordre d’idées : serais-tu l’Einstein du réseau social?
N’exagérons rien. Disons un petit prof de physique qui s’intéresse aux nouveautés 🙂
OK. C’est l’Einstein des débuts, quand il s’occupait de brevets.