Peut-on encore voter à gauche ?
J’ai longtemps voté à gauche. Issu d’une famille d’enseignants, j’ai baigné dans une culture portée vers la réduction des inégalités une plus grande attention aux classes défavorisées, et la défense de la fonction publique. J’ai voté pour Mitterrad, pour Jospin, pour Hollande et même pour Ségolène Royal. Certes, je n’ai jamais voté plus à gauche, mais je n’avais, jusqu’à il y a quelques temps, jamais éprouvé de dégoût envers cette classe politique.
Mais cela est en train de changer. Les prises de position des leader politiques, depuis quelques jours, m’ont convaincu que la gauche française était désormais hors sol, et devait être neutralisée, tant elle est partie vers une direction dangereuse.
Certes, il y avait eu quelques signaux d’alerte. Les diatribes de Jean-Luc Mélenchon, les affinités récurrentes avec le mouvement BDS – qui m’avait menacé, il y a une dizaine d’années, de poursuites judiciaires si je faisais travailler mon agence avec des partenaires israéliens, suite à mon déplacement en 2013. Mais bon, je continuai d’être indulgent, et de mettre l’aveuglement de ces gens là sur le compte d’erreurs de jugement à répétition. De la bêtise, fortement récurrent, certes, mais juste de la bêtise.
Certes, il y eut les manifs de soutien aux palestiniens qui s’achevaient sur des cris comme « Mort aux juifs ». Je mettais cela, et cela prouve ma propre bêtise, sur le compte de débordements de jeunes incontrôlables. Mais je restais optimiste : un jour, peut-être, ces leaders de gauche prendraient un jour o-conscience que ce n’est pas la haine qui fait partie du logiciel israélien, mais le besoin de sécurité.
Mais il y a une limite à ne pas franchir.
L’apologie d’actes terroristes, ça ne passe pas. Ce qui relevait jusque là de la bêtise, de la connerie ou d’un esprit obtus, a désormais pris la forme d’un soutien absolu du terrorisme. Vous en voulez des preuves ?
Voici le tract diffusé par le NPA depuis samedi.
Vous en voulez une autre illustration ? Le PIR, le Parti des indigènes de la république, a momentanément publié un tweet ce dimanche – ils l’ont retiré fissa, probablement par crainte de poursuites. Que représentait-il ? Une vue artistique d’un binôme de terroriste au volant d’un ULM, armé d’une AK-47, en faisant référence aux commandos venus assassiner des centaines de gêtards durant la Rave Party à proximité de Gaza.
Vous en voulez d’autres ? Allez piocher parmi les tweets récents de Mélenchon, Bensancenot, Poutou, et vous comprendrez quelle forme a pris l’extrême gauche en France.
Vous en voulez d’autres ? Allez voir les déclarations de certains leaders socialistes, qui certes se distinguent de leurs collègues de la NUPES, mais au prix de contorsions insupportables, en mettant sur le même plan les hordes du Hamas, et les soldats de Tsahal qui vont tenter de récupérer les otages au péril de leur vie.
Est-il besoin d’en rajouter ? Ces gens sont devenus infréquentables, voire nuisibles. Pas pour Israel ou les juifs, mais pour la société française. Car ils insufflent l’idée, désastreuse, qu’on peut défendre les actes les plus barbares. Le dogme et la misère culturelle animent le mode de pensée de cette clique, qui par le biais de ses récents succès électoraux, dispose d’une influence disproportionnée.
Et encore, je me suis contenté ici de noter les dérapages des partis de gauche français. Que dire alors des manifestations pro-Hamas qui se sont déroulées aux États-Unis, au Canada ou aux Pays-Bas ? Dans ces pays, la liberté d’expression a pris désormais une forme terrible : la liberté de propager une haine antisémite
Il est temps que l’état de droit, le vrai, de part et d’autres de la planète, engage les poursuites qui s’imposent contre ces gens-là, pour apologie de crimes de guerre.
Découvrez d'autres articles sur ce thème...
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
En France, la gauche a perdu son âme depuis le début des années 2000. Rares sont les personnalités qui gardent leur honneur (Manuel Vals, Bernard Cazeneuve, Edith Cressson et quelques autres).
Aux Etats-Unis, depuis l’élection d’Obama, le parti démocrate de Roosevelt et Kennedy est devenu un parti d’extrême gauche. Heureusement que Biden est à titre personnel un ami d’Israël.
Il sera intéressant de voir ce que va devenir la gauche israélienne, qui avait récemment multiplié les gestes totalitaires (ex : les interruptions de prières…) et dont certains membres avaient adopté une attitude ouvertement séditieuse (ex : Ehud Barak).