Pas assez cher, mon fils
Incroyable ! Le prix du baril de pétrole est devenu négatif ! Enfin, pas n’importe quel pétrole. Uniquement le pétrole texan. Et uniquement pour la demande intérieure. Ce n’est pas demain la veille que vous verrez les pompistes des stations Total vous remettre un chèque après avoir fait votre plein. Ceux qui imaginaient le prix du pétrole s’envoler face à une demande croissante doivent être bien perplexe face à ce phénomène. Sans parler de ceux qui voyaient déjà disparaître les véhicules à moteur à explosion…
Cet article du Figaro explique parfaitement les raisons d’un tel phénomène. La spéculation y joue un rôle important. Il s’agit avant tout d’écouler des stocks importants. Et les détenteurs de contrats à échéance en mai cherchent à se débarrasser de ce qu’ils possèdent avant de se retrouver avec des coûts de stockage en flèche. Bref, nous sommes dans les effets de bord de l’économie du confinement.
J’ai toujours aimé les effets de bord. l’expression est déjà assez jolie comme cela. Elle rejoint tout ce qui touche de près ou de loin au chaos. Et c’est aux bords, à la frontière, que les phénomènes sortent en général des lois communément admises. Ce n’est pas en régime permanent qu’on peut réellement apprécier la valeur des individus ou des processus, mais quand on atteint les limites, quand on entre en territoire inconnu. Là, les fondamentaux reprennent le dessus. Ce qu’on croyait établi finit par s’effondrer, et la nature reprend ses droits.
Et dans les autres secteurs de l’économie, quels sont les effets de bord ? Y avez-vous déjà fait face ? Ou attendez-vous de rentrer dans le mur avant de vous demander sir vous n’avez pas atteint le bord ???
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec