Paris outragé, Paris martyrisé, Paris en chantier !
S’il vous arrive de circuler dans Paris, peut-être avez-vous fait le même constat que moi: les chantiers pullulent. Quel que soit l’arrondissement où vous vous trouvez, et même en proche banlieue, c’est toujours la même chose: vous ne pouvez pas faire 100 mètres sans tomber sur des plots de séparation, des barrières de sécurité, pour protéger piétons, deux-roues, voitures et autres engins motorisés. Rien de mal à cela, entretenir une ville et ses espaces urbains, c’est le rôle de toute mairie qui se respecte. Sauf que là, il y a quelque chose qui cloche.
Vous ne voyez pas? Approchez-vous bien. Vous ne remarquez rien? Écoutez bien alors. C’est cela, vous avez remarqué, vous aussi? Ces chantiers sont pour la plupart … vides. Oui, vides. Faites le compte, dans une journée, vous pouvez passer côté d’une dizaine de chantiers bien délimités, qui bloquent un trottoir, une file de circulation ou un croisement, mais qui pour l’instant, restent vides.
Pourquoi? Je ne le sais pas, mais cela m’intrigue. Tout comme cette épidémie de nids de poule que j’avais mentionnée il y a quelques mois. Derrière la répétition d’un phénomène unique, il y a plus souvent une volonté déterminée qu’un simple hasard. La mairie de Paris aurait-elle décidé de nous faire subir une invasion de chantiers? S’agit-il de décourager les automobilistes les plus patients de circuler dans Paris? Je n’en sais rien, mais je soupçonne un changement de procédure dans le code des marchés publics, ou quelque chose dans ce genre, qui permettrait aux entreprises de BTP de délimiter un chantier longtemps avant que les travaux ne commencent, et bien après qu’ils soient achevés. Dans sa grande mansuétude, la mairie de Paris propose même une carte interactive des principaux chantiers…
Grand Paris, J.O. de 2024, reconstruction de Notre-Dame, extension des lignes de tramway, ou simples réparations suite aux dégâts occasionnés par les défilés de Gilets Jaunes, il y a d’excellentes raisons pour que les chantiers se multiplient, et je pense que les Parisiens sont, dans leur majorité, prêts à accepter d’en subir les conséquences.
À condition que ces chantiers avancent.
Mais s’ils restent vides, comme c’est actuellement le cas, à un moment donné, ils finiront par s’en rendre compte… Et ils sauront s’en souvenir, le jour des élections.
A lire sur le même sujet, cet article du Parisien.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Il y a une grande différence entre l’auteur de cet excellent blog et moi-même : je voterai à Paris aux élections municipales de 2020.
Exact. Mais en tant que banlieusard amené à de fréquents déplacements dans Paris intra-muros, je compte bien influencer les électeurs parisiens …