Panama Papers

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Le terme claque comme une marque de couches-culottes, et cette affaire de paradis fiscaux de dimension internationale risque bien de produire le même effet répulsif. Des millions de fichiers, des centaines de personnalité, on va finir par se demander si la condition sine qua non pour faire partie des dirigeants de ce monde n’est pas de tremper dans une affaire douteuse ou deux.
Mossack-Fonseca

Avec le grand déballage des Panama Papers et des données piratées auprès du cabinet d’avocat Mossack Fonseca, on entre de plain pied dans l’ère du big data et de la mondialisation. La presse internationale promet de lâcher de grands noms, une dizaine de chefs d’état notamment. Certains noms circulent déjà, tel ce dirigeant sportif qui se dépatouille depuis quelques temps pour redorer son blason. On parle de chefs d’entreprise, également.

Pourtant, je ne peux m’empêcher de sentir une certaine gêne. Il y a quelques dizaines d’années, le journalisme d’investigation allait bien au-delà de la livraison de quelques noms en pâture. Derrière ces noms, les journalistes étudiaient les montages, révélaient de véritables affaires. Avec les Panama Papers, ce sont moins les faits qui sont reprochés, que la possibilité que de tels faits se soient produits. Nous sommes rentrés à l’ère du soupçon de masse. Pensez-vous, 11 millions de documents ! Comment croire qu’une presse internationale, moribonde, puisse consacrer suffisamment de temps à étudier sérieusement une telle quantité de documents?

Alors des noms vont circuler. Certains seront associés à de véritables scandales, à n’en pas douter. D’autres devront consacrer une énergie considérable pour prouver qu’ils sont dans la zone grise. En attendant, les mouvements populistes mondiaux progresseront. Les Panama Papers tiennent plus, me semble-t-il, du sparadrap du capitaine Haddock que du véritable journalisme d’investigation. En tout cas, c’est ce que laisse augurer l’effet d’annonce.

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