Oncle Picsou, modèle de Donald Trump ?
Qu’est ce qui fait que Donald Trump paraît insupportable aux yeux d’une grande partie de l’humanité? Est-ce son manque de culture, son insolence, sa propension à vouloir provoquer tous ses adversaires, sa suffisance, son appât du gain? C’est peut-être un peu tout cela à la fois. En fait, ce qu’on lui reproche, c’est de ressembler non pas à Donald, personnage un peu niais mais très sympathique de l’univers de Disney, mais à son insupportable oncle milliardaire, Balthazar Picsou.
Trump aussi nage dans le bonheur
Durant deux mandats, on avait eu à la tête des États-Unis un personnage plus proche de Mickey que de Picsou. Barak Obama était ce président sympa, avec qui on aurait passé une agréable soirée à siroter des mojitos sur la terrasse, un type intéressé par son prochain et pas seulement par son sou fétiche. Mais à la place de Mickey, on a eu droit à ce vieux pingre antipathique de Picsou, qui se croit plus intelligent que les autres, et l’énonce à haute voix.
….Actually, throughout my life, my two greatest assets have been mental stability and being, like, really smart. Crooked Hillary Clinton also played these cards very hard and, as everyone knows, went down in flames. I went from VERY successful businessman, to top T.V. Star…..
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 6 janvier 2018
….to President of the United States (on my first try). I think that would qualify as not smart, but genius….and a very stable genius at that!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 6 janvier 2018
Deux tweets qui marqueront l’histoire des États-Unis
Comme Picsou, Trump se prétend richissime. Comme Picsou, il a été ruiné mais s’est refait. Comme Picsou, il accorde une importance (relative) à sa famille. Comme Picsou, Trump ne recule devant (presque) rien. Comme Picsou, il se croit plus intelligent que ses adversaires. Comme Picsou, il peut se permettre d’énoncer de totales incongruités. Comme Picsou, il nous fait rire jaune. Comme Picsou, Trump se bat contre des ennemis bien retors. Mais comme Picsou, il finit par gagner (presque) toujours, à la fin.
Et comme Christophe Faurie, je pense que malgré tout ce qu’on lui reproche, Donald Trump va faire le job. Il ne marquera pas l’histoire par la finesse de ses analyses, mais risque bien de relancer la machine américaine par un protectionnisme outrancier, s’il sait faire preuve du même opportunisme dont il s’est paré jusqu’à aujourd’hui, pour séduire des parlementaires qui risquent de vouloir barrer la route de ses réformettes.
Bien entendu, l’univers Disney s’est déjà emparé du phénomène Trump. Picsou s’est en effet déjà frotté à son avatar, en la personne de Ronald Plump, millionnaire (seulement) qui tentera de ruiner Picsou en lui volant son sou fétiche. Apparu en 2015, Ronald Plump n’a pas encore eu le temps, cependant, de devenir président de Donaldville…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Sauf que Picsou n’a pas autant d’orgueil.