Nettoyage de printemps cet été chez Twitter

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Alors que le cours de l’action Twitter connait une chute presque aussi vertigineuse que celle de l’action Facebook la semaine passée, Twitter organisait la nuit dernière, en France, une grande opération de nettoyage, au terme de laquelle bon nombre de faux comptes et de « bots » ont cessé d’émettre. C’est bien, même s’il faut déplorer quelques dommages collatéraux, du côté de comptes qui n’étaient peut-être pas très actifs, et auxquels le réseau social a sollicité une vérification.


La chute de la maison Twitter…

Certains comptes Twitter ont donc vu leur nombre d’abonnés diminuer de quelques centaines, voire quelques milliers d’abonnés. Ce n’est que justice. Il faut bien avoir à l’esprit, en effet, que certains des comptes qui totalisent d’importants nombres d’abonnés, ont parfois assis leur audience sur de l’achat d’abonnés fictifs – je ne parle pas ici de l’acquisition ciblée via Twitter lui-même, qui ramène de vrais profils censés être intéressés par vos propos. Ces manipulations autour de faux abonnés étaient à la mode il y a quelques années, on pouvait acheter de l’ordre de 30 à 40000 faux profils … pour moins de 1000 euros! Je me suis toujours opposé à ces pratiques, comme mon ami Yann Gourvennec, considérant que ce mode d’acquisition ne valait rien. J’en ai toujours fait part lors de mes interventions, suscitant en général une approbation polie.

Jusqu’à ce qu’il y a deux ans, une des personnes qui assistaient à mon intervention me réponde que je me trompais totalement. Son argument était fondé. Dans son secteur – je ne me souviens plus dans quelle branche industrielle exactement – était paru un classement des entreprises sur Twitter, par ordre décroissant du nombre d’abonnés. Pour en être, il ne fallait pas tant d’abonnés que cela, quelques milliers suffisaient. Mon interlocuteur en avait donc acheté quelques milliers, ce qui lui avait permis de truster la première place. De la sorte, me disait-il, tous les acteurs de son secteur qui étaient sur Twitter s’étaient mis à le suivre, reléguant ainsi la masse des faux comptes derrière quelques centaines de vrais abonnés: personne ne s’en rendrait plus jamais compte.

Son objectif n’était pas de faire de la gonflette, d’en avoir plus que ses concurrents, mais plutôt de disposer de l’accélération nécessaire pour être visible. Il y avait du Rastignac dans son approche. Je lui ai accordé la victoire, sans chercher à m’opposer plus à ses certitudes, sachant qu’un jour ou l’autre, Twitter ferait le ménage, et que ce qui avait été construit sur du mou redescendrait tôt ou tard au niveau qu’il méritait.

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