Napoléon

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Alors que le pays s’apprête, cette semaine, à célébrer le deux-centième anniversaire de la mort de Napoléon, d’un peu partout on voit s’élever des voix qui s’offusquent de ces manifestations. Pour ces grincheux-là, l’empereur ne mérite pas qu’on amorce le début du commencement de la moindre célébration. Napoléon fut, pour eux, aussi bien le pire des misogynes, qu’un despote sanguinaire, qui mit à feu et à sang l’Europe entière, afin d’asseoir sa gloire personnelle et de placer ses petits copains.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, chers lecteurs et chères lectrices.

Mais moi, je trouve cela bien réducteur.

La guerre à l’ancienne, c’était pas joli-joli

Je ne suis pas historien, et encore moins spécialiste de la révolution française, et des trois décennies qui suivirent cet événement glorieux. Tout au plus, je me souviens d’avoir passé de nombreux mois, en assistant durant la classe de troisième, au cours de Mr Buffet, à étudier ces événements, jusqu’à mémoriser la liste des traités de paix signés par la France, grâce à la formule mnémotechnique : « Ba-La-Cam-Lu-Am-Pres-Ti-Vi-Pa-Pa« .

Autrement dit, Bâle, La Haye, Campo Formio, Lunéville, Amiens, Presbourg, Tilsit, Vienne, Paris, Paris.

10 traités de paix. Pour près de 20 années de guerre presque ininterrompues.

Autrement dit, chers lecteurs et chères lectrices, la période était loin d’être une période paisible. La France était attaquée de toutes parts. Les différentes coalitions menées par les royautés et les empires avoisinants, l’Angleterre, l’Autriche-Hongrie, la Prusse ou la Russie, n’avaient de cesse de faire tomber cette France qui quelques années plus tôt, avait porté haut les idéaux révolutionnaires.

Sacrément audacieux, ce gars-là

Et le sieur Bonaparte, tout aussi empereur qu’il était, ne l’était point comme l’étaient ces familles qui régnaient sur l’Europe depuis belle lurette, à coups de mariages et d’unions endogames. À leurs yeux, Napoléon 1er n’était probablement qu’un arriviste de première catégorie, un Corse teigneux dont on allait prendre soin du côté des Hohenzollern.

L’Histoire a montré qu’on ne se débarrassait pas si facilement d’un gars aussi visionnaire.

Même si…

Badaboum.

Le problème, voyez-vous, c’est qu’on voudrait juger l’histoire d’alors, deux siècles avant nous, avec les valeurs d’aujourd’hui. Mettre sur le dos de Bonaparte vingt siècles de guerre, c’est un peu fort. Ces guerres auraient eu lieu, d’une manière ou d’une autre, parce qu’il fallait, aux yeux de l’Europe, réduire ce vent révolutionnaire. Il fallait mater la France. Napoléon, par son audace, a défendu le territoire national bien plus haut que nécessaire, certes. Mais il l’a fait parce que c’était le choix qui s’imposait à un chef d’état de sa stature. Si vis pacem, para bellum.

Toujours la même faute, toujours la même tendance à mélanger les chronologies.

Rien n’y fera. Je resterai convaincu que Napoléon Bonaparte fut l’un des plus grands dirigeants qu’a connu notre pays. Par l’ampleur de ses réformes, notamment dans le domaine des sciences, par tout ce qu’il a changé et fait changer en à peu près 20 ans.

Alors tâchons de célébrer comme il se doit sa disparition.

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