Mouammar Kadhafi
Qui vivra par le glaive périra par le glaive. Après 42 ans de dictature, le règne de Mouammar Kadhafi s’est achevé dans un bain de sang qu’on peut qualifier de lynchage, abondamment repris par les télévisions occidentales, comme pour Saddam Hussein. Aucune compassion pour ce dictateur, qui a trempé dans bon nombre de complots et d’intrigues, de l’attentat de Lockerbie à celui du vol UTA.
Mais il faut reconnaître à Kadhafi un art de la mise en scène et un soin porté à son image digne des empereurs romains. De la tente qu’il plante à l’hôtel Marigny lors de sa visite très controversée en France en 2008 à sa garde personnelle (les fameuses « amazones »), de sa capacité d’investissement en occident jusqu’à son pistolet d’or, brandi par ceux qui l’ont réduit au silence. Tout chez Kadhafi est sujet à mise en scène et mystère. Jusqu’à sa date de naissance: 7 juin 1942 sur le Wikipedia anglais, 20 juin 1942 sur la version française…
Le comble, finalement pour Kadhafi, c’est peut-être son statut de dommage collatéral de la campagne contre Alliot-Marie début 2011. Souvenez-vous, l’ex ministre des affaires étrangères est abondamment critiquée pour son manque de vision dans la gestion de la révolte tunisienne. Elle en fait les frais, et dans la foulée, de plus en plus de voix montent en France en faveur d’une intervention armée en Libye, notamment par le biais de BHL (souvenez-vous, Alain Juppé qui a remplacé MAM en février 2011 y était opposé…). La France, à la tête d’une coalition de forces armées de l’OTAN prend ainsi part tout d’abord à des frappes aériennes pour soutenir le CNT, puis à un soutien actif des révolutionnaires, qui se concrétise par la chute de Tripoli, et la fin du règne de Kadhafi jeudi dernier. Sic transit gloria mundi…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec