Mikhael Cohen

Publié le 4 avril 20206 avril 2020 par Herve Kabla

C’est avec une grande tristesse que j’ai appris la disparition de ce personnage extraordinaire. Français installé aux États-Unis depuis plusieurs années, ancien élève de l’école Maïmonide, Mikhael Cohen avait rejoint le mouvement Loubavitch et dirigeait le CCF, le Beit Chabad francophone de New-York. Installé depuis peu dans un nouveau local au-dessus d’un bar de la 30ème rue, il y recevait chaque semaine quiconque voulait passer un chabbat entre juifs francophones, en plein New-York. J’y avais passé un premier chabbat familial en 2014, et j’y étais retourné en septembre 2019, lors du dernier workshop Affinità. Des centaines de juifs français y sont passés ces dernières années.

Affable, toujours attentionné, Mikhael Cohen recevait avec son épouse et ses enfants, et mettait un point d’honneur à ce que chacun retrouve certains des plats lui rappelant sa propre tradition : les tunes avaient droit à boutargue et boukha… Mikhael Cohen avait également trouvé une formule intelligente, pour ne pas pénaliser les nombreux étudiants qui avaient choisi d’étudier à New-York et venaient chaque semaine chez lui : repas payant pour les touristes ou les hommes d’affaires de passage, mais gratuit pour les étudiants qui passaient l’année sur place.

Lors de mon dernier passage, nous avions longuement discuté du contexte politique, pendant le petit-déjeuner qu’il offrait le matin avant la Tefilah. Mikhael était plutôt fan de Trump, comble de l’ironie, au vu de l’effroyable gestion de l’épidémie actuelle par l’administration américaine, depuis quelques semaines, et de sa propagation au sein de la population new-yorkaise.

Toutes choses égales par ailleurs, il faut noter que :la communauté juive paie un lourd tribut à l’épidémie de Covid-19. Les célébrations de Pourim, la semaine du 8 mars, y sont peut-être pour quelque chose. Mes coreligionnaires ont tellement tendance aux effusions depuis quelques années, que cela facilite la diffusion d’un virus aussi virulent que celui-là à la moindre célébration.