Michel Rocard
Il y a des parcours politiques terribles. Celui de Michel Rocard en fait partie: depuis l’annonce de son décès, toutes les radios le présentent comme l’ancien premier ministre de François Mitterrand. Ce n’est pas inexact, mais c’est extrêmement réducteur, et surtout cruel, quand on se souvient de tout ce que Mitterrand fit endurer à celui qui incarnait une autre manière de voir la gauche. Mitterrand lui avait barré la route vers la présidence, irrémédiablement.
Michel Rocard au MEDEF en 2008 – Image: Olivier Ezratty
Ironie de l’histoire, c’est justement ces idées de gauche plutôt libérales qui forment aujourd’hui le socle de la politique du gouvernement. Une gauche, finalement, pas si éloignée du centre, et qui a largement pris ses distances avec le parti communiste. Pour Mitterrand, il fallait tuer le PC en l’étouffant par sa gauche: Rocard avait une perception différente de la politique.
Ces dernières années, l’ancien maire de Conflans-Saint-Honorine avait accepté un poste honorifique de la part de Nicolas Sarkozy, ce qui lui avait valu le sobriquet d’ambassadeur auprès des Pingouins…
Fils d’un physicien ancien résistant, Rocard laissera cependant une trace importante dans l’histoire économique de ce pays: c’est en effet sous son impulsion que furent créés et votés le RMI et la CSG. Ce n’est pas rien.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec