Mamoudou Gassama
C’est l’histoire dont tout le monde parle depuis deux jours, celle de ce sans-papiers, qui n’hésite pas à escalader quatre étages au péril de sa vie pour aller sauver un petit garçon, laissé sans surveillance par son père, et qui se retrouve suspendu au rebord de son balcon. Ce sont des images incroyables, de celles qu’on à l’habitude de voir dans Video Gag, sauf qu’ici, ce n’est pas un gag, c’est une question de vie et de mort. Et qui finit bien. Et qui m’inspire quelques propos.
Parents, faites attention !
Est-il encore besoin de le rappeler? On ne laisse pas un enfant de quatre ans sans surveillance, et surtout pas la fenêtre ouverte. Je me souviens d’un accident mortel, survenu il y a près de 20 ans dans l’hôtel où je passais mes vacances. Un enfant était tombé du 3ème étage, pendant le sommeil de ses parents. Ces histoires, on pense qu’elles n’arrivent qu’aux autres. Et bien non, nous sommes tous concernés. Et l’éducation des parents est aussi importante, parfois, que celle des enfants.
Une récupération politique, vraiment ?
Le problème avec ce genre d’affaires, c’est que les politiques passent pour des cons, qu’ils bougent le petit doigt ou non. Si Emmanuel Macron n’avait rien fait, tout le monde le lui aurait reproché. En recevant le jeune héros, en facilitant ses démarches et en l’aidant à rejoindre le corps des pompiers, tout le monde lui tombe dessus en hurlant à la récupération. Que faut-il faire dans ce cas? Tout simplement faire ce qu’a fait le président. Et laisser les baveux baver.
Parce que des actes d’héroïsme comme ça, on en a besoin tous les jours ! M. GASSAMA peut, s’il le souhaite, rejoindre les héros du quotidien @PompiersParis. pic.twitter.com/gtcl52V0Z2
— Élysée (@Elysee) 28 mai 2018
Un futur pompier
Je me souviens avoir couru quelques kilomètres avec quelques sapeurs-pompiers il y a un an, lors du défi respire. De sacrés gaillards, des athlètes. Sont-ils tous capables d’escalader une façade d’immeuble? Avec leur harnachement, pas évident. Mais tous sont animés de la même envie de se mettre au service des autres, et de sauver des vies. Alors oui, par ce geste, Mamoudou Gassama a clairement montré qu’il était digne de rejoindre ce corps.
M. #MamoudouGassama partage les valeurs de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris 💪 Nous sommes prêts à l'accueillir 🚒👍 https://t.co/enS8eIoHk9
— Pompiers de Paris (@PompiersParis) 28 mai 2018
Un héros très ordinaire
Ce qui étonne, dans cette vidéo, c’est l’aisance du jeune malien de 22 ans, qui met environ quarante secondes pour gravir 4 étages. Pour ceux qui, comme moi, n’ont jamais réussi à grimper plus d’un mètre à la corde, c’est exploit paraît extraordinaire. A bien y réfléchir, il met plutôt en évidence que ce qu’on fait avec aisance, c’est ce qu’on a pratiqué de manière répétitive. Il est illusoire d’imaginer quelqu’un qui n’a jamais escaladé d’immeuble se lancer dans la même entreprise; Si Mamoudou Gassama se lance sans hésiter, c’est probablement parce qu’il a déjà escaladé des façades, e n’est pas la première fois. C’est tout aussi dangereux, mais c’est un risque apprécié, évalué.
Merci à tous pour vos messages de reconnaissance, je suis particulièrement touché par tout ça. Mais ce geste n’est pas héroïque, il est normal de réagir ainsi surtout quand on se sens en mesure de le faire. 🙏🏽
— Mamoudou Gassama (@MamoudouGassam4) 28 mai 2018
With great power comes great responsibility, disait l’oncle de Peter Parker. A l’heure des super-héros de Marvel gonflés aux effets spéciaux, il est rassurant de voir qu’un être humain est capable de réaliser de tels exploits, sans aucun trucage, juste parce qu’il sent qu’il peut le faire, qu’il doit le faire.
Là où il n’y a pas d’hommes, tâche d’être un homme. En quarante secondes chrono, Mamoudou Gassama a magnifiquement illustré, à sa manière, ce précepte des Maximes des pères. Chapeau l’artiste.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
C’est dans la logique de mes lectures de jeunesse. Le héros fait un exploit et il reçoit une récompense du roi (représentant de la justice).
Je suis d’accord : qu’aurait-on dit si M.Macron avait fait autrement ?
Et pourquoi ne pas penser qu’il puisse être sincère ? Imaginons-nous à sa place n’aurions-nous pas été émus, et eu envie d’être reconnaissants ?
C’est quand même curieux que tous ceux qui, à chaque crime commis par un migrant crient « ne généralisons pas » ou « pas d’amalgame », se sont empressés d’utiliser l’exploit remarquable de Mamoudou Gassama pour mutliplier généralisations et amalgames.
https://www.causeur.fr/macron-mamoudou-gassama-brossat-bhl-151535