Mamma Mia, L’écran Pop
Le cinéma connaît de singulières évolutions depuis une quinzaine d’années. En vrac, et sans respecter une quelconque chronologie, il y a eu l’apparition des places numérotées, qui a permis de réserver sa place via une application mobile, et donc de se pointer au cinéma 5 minutes avant le début du film – et donc d’éviter les interminables queues qui hantent les souvenirs cinématographiques de mon enfance. Ou encore l’achat de places via internet, ou sur un smartphone, qui constitue une révolution tout aussi significative : on sait désormais non seulement où se placer, mais repérer toutes les salles où est projeté un film donné, et choisir celle dont la séance démarre à l’heure qui nous sied le plus. La réservation de places en groupe fait également partie de ces évolutions majeures permises par le numérique.
Mais il y a une autre forme de révolution qui est venue bouleverser l’univers des salles obscures, et celle-là concerne les contenus : les cinémas ne diffusent plus uniquement des films, mais également des concerts, qu’il s’agisse de musique classique ou moderne, comme pour la tournée Ephémère de Gael Faye, Ben Mazué et Grand Corps Malade, ainsi que des spectacles de danse ou des pièces de théâtre. L’ambiance n’a bien entendu rien à voir avec celle d’une salle de spectacle ou d’un opéra, mais le rendu sur grand écran reste appréciable.
Un nouveau format est apparu dans ce même registre, et j’en ai fait l’expérience ce jeudi soir : un film karaoké, où des centaines de spectateurs reprennent en choeur les chansons qui jalonnent le film projeté. La multiplication des biopics de chanteurs ces dernières années (Elton John, Freddy Mercury, Elvis Presley, Bob Marley, etc.) va d’ailleurs probablement de pair avec cette tendance, que j’ai donc expérimentée avec un film qu’on pourrait croire conçu uniquement à cette fin : Mamma Mia.
Dois-je vous présenter ce film qui voit Meryl Streep retrouver ses amours de jeunesse la veille du mariage de sa fille unique ? C’est frais, gracieux, remarquablement imaginé, et l’on pourrait même se demander si les auteurs et interprètes de ces chansons – le célèbre groupe ABBA – n’ont pas imaginé leurs multiples albums dans le but ultime de permettre à cette comédie musicale d’exister.
Mamma Mia à la télévision, c’est sympa. Sur grand écran, c’est envoûtant. Alors imaginez un peu l’ambiance quand ce film est projeté au Grand Rex, avec des centaines de fans – un public féminin à 99%, qui m’a rappelé mon premier concert de Jean-Jacques Goldmann il y a plus de trente ans – qui connaissent les paroles par choeur et doublent avec talent les acteurs principaux…
Rien à dire, le concept est réussi, bravo et merci à l’Écran Pop qui a imaginé ce dispositif.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec