Malte, Mocquet, Merkel, Ministres: les 4M de ce joli moi de Mai
Soyons honnete: le quinquennat commence sous de bons auspices. On avait laissé le nouveau président à la Concorde, il a depuis rapidement laissé entrevoir quelles serons les grandes lignes de son action au sommet de l’Etat:
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Media ou Pipolisation, au choix: nous avions autrefois des présidents austères, aux goûts sortis d’un roman de Balzac. Placés devant le choix entre Brégançon et Souzy-la-Briche (ceux qui ne connaissent pas Souzy-la-Biche peuvent cliquer ici), on peut comprendre que Nicolas Sarkozy et son épouse aient préféré une escapade rapide sur un Yacht à Malte. Nombre de nos compatriotes, placés devant un tel choix, auraient surement fait le même. Après tout, quel mal y a-t-il à cela? Ces vacances présidentielles n’auront (presque) rien coûté à l’Etat, hormis les frais engendrés par l’équipe de sécurité qui accompagne le président de la république lors de ses déplacements. Quant au mélange des genres, soyons sérieux: au moins, cette fois, il se fait ouvertement. Désormais, tout le mond eest au fait des liens qui unissent la famille Boloré et la famille Sarkozy.Les présidents précédents étaient plus discrets peut-être, mais aussi moins francs du collier (cf. le parachute de Mr Forgeard, protégé de l’Elysée, à qu irien n’aura été refusé).
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Mémoire. On était habitué à la cérémonie de la flamme sous l’Arc de triomphe, on ne s’attendait pas à ce que cela aille jusqu’au Bois de Boulogne et à deux discours, l’un de Max Gallo, et l’autre de Nicolas Sarkozy, sur le devoir de mémoire, et que serait lue cette magnifique lettre de Guy Mocquet (un grand merci à Thierry Solere pour l’avoir mise en ligne)
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Madame Merkel aura donc été la première dirigeante étrangère à s’afficher avec le nouveau président. Nicolas Sarkozy avait prévenu ses compatriotes au soir du 6 mai, la France est de retour en Europe, clin d’oeil cinglant à l’échec du référendum et à la politique du "dos tourné" menée par le gouvernement précédent, à l’égard des petits pays européens. C’est bien, de montrer un signe aussi fort d’ouverture, et de mettre enfin à l’ordre du jour les sujets comme EADS, qui ont refroidi les relations avec notre partenaire privilégié.
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Pour finir ces quinze jours endiablés, le nouveau Premier Ministre va nommer son gouvernement demain matin. Les jeux sont faits, on en connaît les grandes lignes: le ministère géant de Mr Juppé, qui effectue son deuxième grand retour après celui à Bordeaux, l’ouverture vers une certaine gauche, celle de Mr Kouchner, probable ministre des affaires étrangèes, et dont le passé dédié à l’action humanitaire lui sera d’un grand recours. Au demeurant, il faut se rappeler que Mr Kouchner avait été recalé pour la présidence de l’ONU, faute sans doute d’un soutien suffisant du gouvernement précédent… Le ministère de l’identité nationale (allons-nous changer la Carte nationale d’indentité pour une Carte d’identité nationale?…), et un paquet de figures nouvelles, surtout du côté du sexe dit faible.
Bref, ces quinze premiers jours de Sarkozy-Land n’ont pas défiguré la France, contrairement aux sombres prédictions des candidats défaits. Au contraire, je trouve à cette nouvelle France un lustre qu’on avait presque oublié. Jusqu’à ce jeune fils de président, dont les ménagères et les lectrices de Paris-Match ne tarderont pas à suivre les exploits, comme jadis ils avaient suivi par la même presse dite People, la jeunesse dorée des enfants royaux de Lady Di et du Prince Charles. Les enfants de Gaulle ou Pompidou étaient déja dans un âge avancé lorsque leur père fut élu, la fille de Jacques Chirac l’a accompagné dans son parcours politique ces dernières années. Et la jeunesse de Mazarine fut cachée au reste de la France. Cela faisait longtemps, finalement, qu’on n’avait pas croisé le regard clair d’un enfant dans la foule des politiques.
"…Et après tout, madame Chabot, est-ce que c’est mal si la France se retrouve dans les yeux clairs d’un gamin de 10 ans qui va découvrir la vie dans un Palais de la République?…"
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec