Mahmoud 1 – Iran 0
Les élections qui se sont déroulées en Iran, la fraude qui s’y est déroulée, et les manifestations qui ont suivi compteront surement parmi les événements les plus significatifs de l’année 2009. Impossible de passer à coté de cela, tant la couverture a été totale; aussi bien du coté des médias que des politiques.
Dix jours après, tout le monde connaît le résultat, un hold-up magistral de Mahmoud Ahmadinejad qui, apparemment arrivé 3e (selon les rumeurs, lu ça et là dans la presse, mais qui confirmera un jour?), aurait shunté ses deux adversaires dès le lendemain. Depui, les manifestations de soutien aux candidats spoliés se suivent, réprimées dans la violence, et suivies de rafles parmi les supporters des deux candidats.
Quelles conclusions en tirer à ce stade? Voici les miennes:
- Que lorsqu’on décide de tricher pour remporter une élection, peu importe le type de régime, cela a fonctionné aussi bien en 2000 dans une démocratie constitutionnelle, qu’en 2009 dans une république islamique
- Que lorsque les résultats sont truqués, rien ne sert de descendre dans la rue, le tricheur ne vas pas remettre en cause le résultat pour plaire aux manifestants
- Que la comparaison entre la chute du Shah en 1979 et les élections actuelles ne tient pas: en 1979, le peuple iranien s’est soulevé pour renverser une dictature décadente; aujourd’hui, il se soulève pour renverser une dictature plus subtile, au sommet de son art. Aucune chance de réussite.
- Que les barbus iraniens ne forment pas un bloc uni, puisque capables de s’entre-déchirer. Ceux qui veulent d’ailleurs nous faire croire que le monde musulman est uni contre l’occident y trouvent une fois encore une contradiction explicite, comme en Irak.
Bref, je ne pense pas qu’il sortira grand chose de toutes ces manifestations. On n’a pas encore fini d’entendre parler du barbu de Téhéran.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec