Love and Monsters

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Encensé par le critique cinéma du Canard Enchaîné, Love and Monsters m’a largement laissé sur ma faim. Il se rapproche plus d’une comédie d’horreur pour ados ou d’un film de série B, alors que son scenario aurait pu permettre de produire un film majeur, du niveau des grands films post-apocalyptique comme la Guerre des Mondes. Mais n’est pas Spielberg qui veut…

L’histoire se situe dans un futur proche. Menacés par une météorite qui se rapprochait d’un peu trop près du globe terrestre, les humains – lesquels, les américains ou les autres ? – ont décidé de le faire exploser à l’aide de missiles surpuissants. Hélas, les produits chimiques que contenaient les-dits missiles sont retombés sur Terre, et ont contaminé les espèces animales d’une manière originale : seuls les animaux à sang froid ont été touchés, et le résultat, c’est que leur taille a été multipliée par un facteur proche de 1000.

Berk.

Voici donc nos pauvres humains confrontés à des araignées géantes, des poissons rouges de la taille d’un requin et des escargots aussi imposants qu’un locomotive. Les conséquences sont tragiques : de telles bébêtes se rendent rapidement compte de la valeur nutritive de l’espèce humaine – alors que nous autres, humains, tardons à comprendre la valeur nutritive des invertébrés, mais c’est une autre histoire.

Au terme d’une dizaine d’années de confrontation, le bilan est terrible. Seulement 5% (c’est déjà beaucoup) de l’humanité a survécu. Et c’est le monde à l’envers : alors qu’à la surface, les insectes font régner l’ordre et la loi, les derniers humains se terrent dans des cachettes parfois improvisées, au sein de petites colonies. C’est dans l’une d’elle qu’on fait, dès le début du film, connaissance avec notre héros, un ado qui n’a pas vu son premier amour depuis belle lurette. Et dans la promiscuité des colonies, il lui tarde de la retrouver. Trop couard pour se battre contre les insectes géants, il fait office de cuistot et de radio amateur, pour aider sa colonie à communiquer avec ses voisines.

Mais voici qu’un jour, il réalise la misère de son existence, et décide de se rendre dans la colonie où sa dulcinée a trouvé refuge. Un projet insensé, aux mille périls. « pour la vie, oublier les raisons de vivre ? « , aurait dit Ernie Levy. Qu’à cela ne tienne : il quitte sa colonie et se met en marche, pour un trajet d’une centaine de kilomètres au terme duquel il espère bien revoir sa promise…

Le reste de l’histoire, à vous de le découvrir sur Netflix, si le sujet vous intéresse. Ne vous attendez ni à du Spielberg, ni à du Marvel. Vous passerez par les clichés habituels, à la lancinante musique qui accompagne tous les films modernes, et à un happy end bien consensuel. Entre temps, vous aurez pu admirer des escargots géants, d’énormes larves et quelques autres espèces peu ragoûtantes.

Le seul mérite de ce film, finalement, c’est peut-être de nous rappeler la misère de nos existences, terrés dans nos confinements qui s’enchaînent. Les insectes géants ne sont, dès lors, que la version physiquement plus impressionnante, de la pandémie. Au lieu de vivre nos vies, et d’accepter de confronter la mort, qui en fait partie, nous préférons renoncer à nos existences et communiquer par visio interposée.

Bref, un film pour ados…

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