L’interview (qui tue)
Au cinéma, il y a, grosso modo, deux manières de traiter des dictatures. Soit on dénonce leurs exactions en montrant le dictateur de la manière la plus réaliste qui soit, sous son jour le plus obscur. Soit on tourne le sujet en dérision. Dans la première catégorie entrent des films comme La Chute ou Le Dernier roi d’Écosse. Dans la seconde, on trouve des films oscillant entre ‘humour noir et le délire le plus complet, comme le chef d’oeuvre de Charles Chaplin, Le dictateur, ou son homonyme réalisé plus récemment par Sacha Baron Cohen. L’interview qui tue fait clairement partie de cette seconde catégorie.
J’en avais déjà parlé lors de sa sortie, on se souvient du pataquès que cela avait généré du côté de chez Sony, et notamment les révélations de discussions privées. Mais je n’avais encore jamais vu le film, qui est désormais disponible auprès du public français, sur Amazon Prime Video. Sans être le chef d’oeuvre de sa décennie, c’est un film déjanté, qui se laisse voir si on apprécie l’humour de Seth Rogen, également à l’oeuvre dans Séduis-moi si tu peux.
L’histoire est simple: un présentateur télé à succès décide d’aller interview Kim Jong-Un, pour frapper un grand coup. Ce qui devait se dérouler comme une interview exceptionnelle prend alors une tournure inattendue, jusqu’au dénouement final. C’est parfois gras, parfois plus fin qu’on ne le croirait, et fait appel à pas mal de références croisées. De quoi passer une soirée agréable, mais n’en attendez pas plus.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec